Rozalina G. et al. (GB), ont évalué chez le diabétique de type 2 (DT2), l’impact d’un traitement intensif sur la survenue d’hypoglycémies sévères (HS). Entre 2001 et 2013, chez 33 098 adultes DT2 sans insuline, ayant atteint et maintenu l’HbA1c ‹ 7,0 % sans hypo- ou hyperglycémie préalables et mesuré sur 2 ans l’incidence des HS. Le traitement intensif était défini par le nombre d’antidiabétiques (AD) rapporté à l’HbA1c : HbA1c ≤ 5,6 % (≥ 1 AD) ; HbA1c : 5,7 à 6,4 % (≥ 2 ou intensification avec ≥ 1) ; HbA1c : 6,5 et 6,9 % (intensification avec ≥ 2). Les HS sous traitement intensif sont comparées entre patients fragiles (F : ≥ 75 ans, déments, IRC terminale ou ≥ 3 situations chroniques) et non fragiles (NF). Il y a 4 109 (12,5 %) patients (F). HbA1c moyenne : 6,2 ± 0,4 % dans les 2 groupes.
L’étude montre chez les patients fragiles, plus de traitement intensif (26,6 % C vs 18,8 % NC, p ‹ 0,001), plus d’HS ( 2,9 % C vs 1,2 % NC, p ‹ 0,001) et une probabilité d’hypoglycémies sévères augmentée de 64 % (p ‹ 0,001) !
Informer les conducteurs
Les changements récents de recommandations de la Driver Agency and Vehicle Licensing (DVLA) sur la conduite automobile des diabétiques britanniques soulignent l’augmentation du risque hypoglycémique sous sulfamides et glinides chez les DT2.
Feher M. et al, ADA 2015 ont chez 1 569 conducteurs DT2 (37 % sous insulinosécréteurs sulfonylurées ou glinides (ISG), 38 % non-ISG, 13% régime seul et 12 % insuline), évalué la fréquence des hypoglycémies modérées (HM) et sévères (HS) et le niveau de connaissance.
Sur 1 an : 62 % des DT2 rapportent des HM et HS (78 % sous ISG, 68 % sous insuline, 50 % sous régime seul, 48 % sous non-ISG) ;60 % des DT2 sous ISG ont eu ≥3 HM et 26 % ≥3 HS.
La survenue d’hypoglycémies chez le conducteur occasionnel, quotidien ou professionnel est respectivement de 26%, 6%, 3%. Les non éduqués/diabète (vs éduqués) rapportent sur 1 an plus de ≥3 HM (76 % vs 41 %) et de ≥ 3 HS (44 % vs 7 %).
Seuls 24 % des diabétiques sous ISG et 39 % de ceux sous l’insuline respectent les recommandations de la DVLA : s’arrêter de conduire 45 minutes après une HS.
Les DT1 (et des DT2 sous insuline) sont mieux informés du risque hypoglycémique au volant. Hypoglycémies et accidents au volant devraient être abordés en consultation et ETP chez les DT2 sous ISG.
Impact médico-économique
Les hypoglycémies sévères (HS) représentent un problème majeur dans la prise en charge des patients diabétiques traités par sulfamides, glinides ou insuline.
L’étude multicentrique observationnelle DIALOG (Cariou B et al., 2015) montre que 13,4 % des DT1 et 6,4 % des DT2 sous insuline présentent au moins une HS en 30 jours de suivi.
L’analyse des bases PMSI 2012, révèle 27 218 hospitalisations HS chez 23 470 patients diabétiques pour un coût annuel estimé à 116 millions d’euros (1,7 % du coût total du diabète).
Deux études françaises récentes évaluent la fréquence et le coût des HS dans le DT2 :
-Halimi S. et al., étude observationnelle rétrospective ( 2010, données SAMU, pompiers, urgences à Grenoble) : 105 HS, 99 patients (âge moyen 73 ans, 65 % sous insuline, hospitalisation 61 % des cas), coût direct estimé : 4 978 €/HS (extrapolation nationale : 125 millions €/an).
-Chevalier N. et al., congrès SFD 2015, étude multicentrique nationale prospective (données 9 SAMU) : 811 HS, 25 % transferées aux urgences, 15 % hospitalisées, coût moyen : 2 341 € /HS (extrapolation nationale : 47,8 millions €, mais patients plus jeunes)
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