LA PLAGE, l'été. Des enfants, des adolescents creusent des trous dans le sable. Ce passe-temps, apparemment inoffensif, peut présenter un danger, certes rare, mais démontré. D'autant qu'il s'agit de sable sec. Ce que rapportent trois médecins américains, Bradley A. Maron et coll., dans une lettre au « New England Journal of Medicine ». Au cours des dix dernières années, ils ont colligé 52 cas, fatals ou non, d'ensevelissement dans ces fameux trous dans le sable.
Creuser le sable est à l'évidence une activité masculine, puisque 45 (87 %) des victimes sont des garçons. L'âge moyen des individus est de 12 ans, avec des extrêmes allant de 3 à 21 ans, 15 d'entre eux (29 %) avaient moins de 10 ans. Si 41 des accidents sont survenus en bord de mer, sur la plage, 11 sont arrivés à proximité du domicile.
Les victimes n'ont pas toujours créé l'excavation seules, elles ont pu y être aidées par des amis, des parents. Sans préciser de relation entre le nombre de pelleteurs et la taille du trou, les auteurs relèvent des diamètres allant de 0,6 à 4,6 m et des profondeurs variant de 0,6 à 3,7 m.
Tous ceux qui, enfants, ont joué dans le sable sec se souviennent à quel point il est instable, les berges s'effritant pour remplir l'orifice. C'est au cours du creusement, du percement d'un tunnel, de saut ou de chute inopinée que les victimes se sont trouvées ensevelies par le sable des parois. Le trou n'était plus visible, pas plus que la victime.
L'effondrement a entraîné le décès de 31 personnes sur les 52, les 21 autres ont pu être extraites à temps.
Il est vrai, concluent les auteurs, que si le risque demeure infime, il est majeur par sa gravité. Et d'autant plus trompeur qu'il survient au cours d'une activité considérée sans danger.
« New England Journal of Medicine », 356 ; 25 : 2655-2656.
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