CLASSIQUE
PAR OLIVIER BRUNEL
D ANS cette nouvelle production de « l'Elixir d'amour » de Donizetti, bluette du bel canto romantique italien créé à Milan en 1832, on vit un drame bien léger de passion contrariée, mené par les ficelles bien grosses d'un marionnettiste de comédie, le tout dans de délicieuses toiles photographiques noir et blanc et sépia (William Orlandi) et la plus pure esthétique d'un début de siècle qui s'amuse. La couleur se mérite et n'arrive vraiment qu'au final, quand le couple de jeunes premiers s'est enfin rejoint dans l'amour au travers du (faux) filtre d'amour qui n'est en réalité que du vin de Bordeaux. Tout cela est délicieusement montré par la direction d'acteur minutieuse d'Arnaud Bernard.
Mais n'était-on pas allé à Toulouse pour entendre le premier Nemorino du ténor argentin Marcelo Raul Alvarez, grand favori de cette scène lyrique ? Comment imaginer que personne avant ne lui avait proposé ce rôle qu'il interprète avec toute la veine sentimentale, la délicatesse et les moyens considérables dont il dispose. Il en volait la vedette à son Adina, l'Américaine Elisabeth Futral. Mais pas aux deux Italiens de la distribution, ni Marzio Grossi, impayable Belcore ni surtout le jeune Alfonso Antoniozzi (déjà admiré dans « Le chapeau de paille d'Italie » de Luigi Nono l'an dernier), excellent Dulcamara, comédien hors pair qui menait cette comédie avec un talent comique très singulier.
Se régalant de tant de jolie musique Maurizio Arena faisait sonner l'Orchestre national du Capitole dans des tonalités enchanteresses. Une fin de saison tout en finesse.
Théâtre du Capitole (05.61.22.24.30).
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