L’objectif premier du réseau TCA francilien est d’aider les praticiens comme les familles à mieux connaître cette pathologie et à faciliter les démarches de prise en charge tout en tissant un maillage des forces disponibles. « En effet, plus de la moitié des personnes souffrant de TCA n’accèderont jamais aux soins ! », souligne le Pr Jean-Claude Melchior (hôpital Raymond-Poincaré, Garches). Paradoxalement, il semble qu’en Ile-de-France, malgré une forte densité médicale, l’organisation sanitaire soit parfois difficile.
Survenant souvent à l’adolescence, l’anorexie mentale toucherait 1 % des adolescents (8 à 9 filles pour 1 garçon) et la boulimie 3%, des formes mineures spontanément résolutives atteignant 20 à 28% de ces jeunes. Dans la population générale, 1,5% des femmes et 0,16 % des hommes souffriraient d’anorexie. Il ne faut pas méconnaître les syndromes anorexiques partiels (5%), « ces formes chroniques pouvantt gâcher la vie par un hypercontrôle, des rituels alimentaires astreignants et une obsession des calories » souligne le Pr Philippe Jeammet (président d’honneur du réseau TCA Ile-de-France).
La maladie mentale la plus mortelle
Le taux de mortalité chez les patients anorexiques est 12 fois plus élevé que la moyenne de la population au même âge. « Il s’agit de la maladie mentale la plus mortelle » rappelle le Pr Frédéric Rouillon (hôpital Sainte-Anne). Les conséquences des troubles sont aussi bien psychiques que somatiques, les deux aspects pouvant mettre en jeu le pronostic vital. La prise en charge de ces patients est difficile, peu gratifiante et s’inscrit dans la durée. Néanmoins, même si les rechutes existent tout comme les formes chroniques, les deux tiers des patients anorexiques sont considérés comme guéris à 5 ans et 70% des boulimiques le sont à 7 ans. « Cet enfermement mortifère qui colmate l’angoisse et constitue une forme d’autothérapie pendant un temps n’est pas une fatalité et on peut en guérir ! Pour cela il est essentiel de conserver des liens de soins très forts ! » conclut le Pr Jeammet.
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