À l'OCCASION de la Journée mondiale, le réseau de santé Récup'Air créé en 2005 en Ile-de-France présente son offre de soins visant à optimiser les performances physiques, mais aussi à faciliter l'insertion sociale et l'autonomie des personnes, pour les 80 000 Franciliens atteints de cette maladie.
«Le test de la paille est simple et efficace. Une fois le pince-nez en place, on colle un sparadrap sur la bouche avec pour seul orifice une petite paille servant à respirer avec difficulté», explique le président du réseau Récup'Air qui encadre les « ateliers des pailles » servant à former les kinésithérapeutes en charge des patients atteints de BPCO.
Réactions : augmentation du rythme cardiaque, angoisses, sensation d'étouffement. On augmente alors le diamètre de la paille : la respiration est toujours un peu difficile et contrôlée, mais nettement plus agréable. «Voilà à quoi ressemble le quotidien des personnes souffrant de BPCO. En augmentant le diamètre de ces pailles, vous pouvez sentir à quoi correspond le bénéfice apporté par la réhabilitation respiratoire.» Un bénéfice conséquent, lorsque l'on sait que 20 % des 2,6 millions de Français atteints de BPCO souffrent de dyspnée, et par extension de désocialisation, d'angoisse et parfois de dépression. Encore méconnue de la plupart des professionnels de santé, la réhabilitation respiratoire dispense un ensemble de soins personnalisés aux personnes atteintes d'une maladie respiratoire chronique, dans le but de leur apporter une plus grande autonomie. Consistant en un stage d'une vingtaine de séances d'activités physiques adaptées et d'éducation du patient, avec, suivant les cas, une prise en charge diététique et psychologique ainsi qu'un sevrage tabagique, la réhabilitation améliore sensiblement la qualité de vie des patients, diminue la dyspnée ainsi que les exacerbations et augmente la tolérance à l'effort. Les séances, auxquelles ont déjà participé 400 patients en Ile-de-France, ont lieu dans des centres de réhabilitation, à l'hôpital ou au domicile du patient.
Un appel aux pouvoirs publics.
La réhabilitation respiratoire concerne aussi bien la BPCO que tous les autres cas de maladies respiratoires chroniques. De ce fait, elle contribue à la diminution des dépenses de santé, en évitant les décompensations et les journées d'hospitalisation. Le réseau Récup'Air lance ainsi un appel aux pouvoirs publics afin d'aider à développer de nouvelles structures, mais aussi en contribuant à valoriser l'acte de réhabilitation. Le réseau, forme d'intermédiaire entre la ville et l'hôpital, externalise les soins et, chose rare, associe médecins libéraux (40 pneumologues et 74 kinésithérapeutes) et médecins du service public (50 pneumologues hospitaliers). Il utilise des référentiels médicaux validés et des protocoles scientifiquement reconnus et démontrés, validés par la commission scientifique du réseau. A la suite du premier stage, recommandé le plus souvent par un pneumologue qui aura effectué au préalable un bilan d'inclusion (EFR, gaz du sang, test d'effort cardio-respiratoire, test de marche de 6 minutes et bilan cardiologique), est proposé un programme de maintien des acquis : «Nous encourageons les patients à poursuivre leurs efforts et à valider le changement de leur comportement chronique.» Pour cela, Accél'Air, un club de patients souffrant de maladies chroniques respiratoires a été créé récemment. Au programme : promenades, visites de musées, piscine et cours de chant. «Tout ce qu'il faut pour entretenir son souffle!»
Informations : www.recupair.org.
Le souffle retrouvé
A 66 ans, Jeannine Lambre, ancien professeur de sport, garde de ses jeunes années le pas alerte et l'oeil pétillant. Une forme physique entretenue quotidiennement par des exercices de gymnastique appris pendant son stage de réhabilitation et dont elle ne pourrait se passer à présent. Toute petite, Jeannine est gênée par les crises successives d'asthme qui ne la dissuadent pourtant pas de vivre sa passion du sport. «C'est lorsque j'ai arrêté mon activité professionnelle que mon état de santé s'est aggravé», explique-t-elle. Le matin, il lui faut alors une bonne heure avant de pouvoir démarrer sa journée, tant ses bronches sont encombrées. De plus en plus handicapée par son manque de souffle, Jeannine n'ose bientôt plus répondre aux multiples sollicitations de sorties de la part de son entourage. «Je n'étais jamais sûre de pouvoir arriver sur place sans être complètement exténuée», confie-t-elle. Prenant alors le taureau par les cornes, elle décide de changer de pneumologue. Très rapidement, son nouveau médecin lui propose un encadrement du réseau Récup'Air. Reprise d'activité physique, renforcement musculaire et surtout reprise de confiance en soi, Jeannine découvre tous les ingrédients lui permettant aujourd'hui d'être autonome et d'avoir une vie sociale. Totalement conquise par la formule, elle monte alors le club Accél'Air avec un groupe d'amis et le soutien du réseau Récup'Air. Depuis quelques mois, sorties, marches et ateliers pratiques scandent le quotidien de ses membres qui peuvent à présent prouver qu'ils sont «capables de faire comme tout le monde et de se sentir utiles».
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