DE NOTRE CORRESPONDANTE
ALORS QU'UN PLAN national contre l'obésité est aujourd'hui préconisé par l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, des médecins libéraux et institutions de santé du Grand Lyon, regroupant 56 communes, ont fait le pari de traquer l'obésité infantile au travers d'un réseau. Ils misent sur le dépistage et la prise en charge précoce mais également sur une prévention mieux ciblée. « Le Repop a franchi le cap de la recevabilité et nous devrions obtenir un avis définitif sur son lancement d'ici à la fin du mois de juin », espère Régine Cavelier, diététicienne à l'Association départementale d'éducation pour la santé du Rhône, qui est partenaire de ce réseau.
Quinze pour cent d'enfants obèses.
Selon un recensement effectué en 1999 par l'observatoire régional de la santé (ORS), près de 15 % des 265 943 enfants et adolescents âgés de 0 à 18 ans habitant le Grand Lyon seraient concernés par l'obésité. Parmi eux, 75 % présenteraient une obésité de degré 1 et 25 % auraient déjà atteint le degré 2. Compte tenu de la forte prévalence de l'obésité parmi les enfants d'âge scolaire, mais également de la nécessité d'instaurer un suivi à long terme et de coordonner les professionnels de santé intervenant auprès de l'enfant, « la création d'un réseau apparaît justifiée », observe Régine Cavelier. Ses promoteurs comptent s'appuyer sur les différents dispositifs déjà existants dans le champ de la prévention, tels que la campagne Ensemble prévenons l'obésité des enfants (Epode), lancée en janvier 2004, et qui compte la ville de Meyzieu, incluse dans le Grand Lyon. Ils se référeront aussi aux expériences de prise en charge réussies, comme l'approche pluridisciplinaire et collective mise en œuvre par La Maisonnée, un centre médical pédiatrique installé à Francheville, en banlieue lyonnaise. Enfin, le Repop entend aussi et surtout impliquer les libéraux, en l'occurrence les pédiatres et les généralistes. Une récente enquête conduite par l'ORS auprès de 206 généralistes installés en Rhône-Alpes a révélé que seulement la moitié d'entre eux déclaraient avoir eu connaissance du Programme national nutrition santé (Pnns) et des guides « la Santé vient en mangeant », pourtant adressés à tous les médecins.
Les généralistes veulent des « outils ».
Selon cette enquête, ils sont néanmoins 75 % à estimer que leur rôle en matière d'éducation nutritionnelle est de dispenser des conseils personnalisés, même en l'absence de demande de la part des patients. Ces mêmes médecins disent redouter une augmentation de l'obésité chez les enfants du fait d'une mauvaise hygiène alimentaire constatée ; 77 % des enquêtés réclament, d'ailleurs, des fiches conseils pour pouvoir faire de la prévention. En coordonnant l'éducation à la santé, le dépistage, et en optimisant la prise en charge, le Repop « se fixe pour objectif d'enrayer la progression de l'obésité chez les enfants et les adolescents du Grand Lyon », écrivent les promoteurs du réseau.
(1) Présidé par le Dr Sophie Treppoz, pédiatre, 15, place Carnot, 69002 Lyon, tél. 04.37.40.18.93.
(2) Organisé par le Craes-Crips. Rens. : 04.72.00.55.70, contact@craes-crips.org.
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