Les résultats de l’étude Atrial Fibrillation Ablation Pilot Study présentés à l’occasion du Congrès de l’ESC* montrent que 40 % des patients qui doivent subir un traitement ablatif percutané par cathéter pour fibrillation auriculaire (FA) ne souffrent pas de pathologie sous-jacente à leur trouble du rythme. Quand il y en a une (60 %) il s’agit souvent d’HTA et de valvulopathie. L’enquête a confirmé que les symptômes sont présents chez 86 % des patients, avec des variations considérables de présentation. Les symptômes comprennent le plus souvent des palpitations, de la fatigue, un essoufflement et des sensations vertigineuses.
Les deux tiers des patients traités par ablation avaient présenté une moyenne de deux épisodes récidivants d’arythmie par FA par mois.
Plus de 50 % des patients ont une pathologie représentant une indication pour un traitement anticoagulant. De fait, après l’ablation, 97 % des personnes sortent de l’hôpital avec une prescription d’anticoagulants et 67 % avec un médicament antiarythmique. Il n’y a eu pendant cette enquête qu’un seul décès par complication cardio-vasculaire, sans lien avec la procédure.
Par ailleurs, « alors que les symptômes sont la raison principale pour laquelle une procédure ablative est réalisée, les patients se révèlent de plus en plus nombreux (un tiers d’entre eux) à rechercher une prise en charge sans médicaments », explique le Pr Josep Brugada (Barcelone).
Les complications majeures de la procédure ablative sont survenues dans 1,2 % des cas, tandis que les complications mineures (problèmes vasculaires au point de ponction ou altération neurologique transitoire) concernent 7 % des patients.
La FA est le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent. Elle est caractérisée par une activité électrique cardiaque erratique. La fréquence est en augmentation avec le vieillissement de la population. Plus de 6 millions d’Européens souffrent actuellement de FA. La gravité du problème est amplifiée par la morbidité inhérente : mortalité accrue, AVC, événements thrombo-emboliques, insuffisance cardiaque, hospitalisations, détérioration de la qualité de vie, ainsi que des capacités cognitives et à pratiquer une activité physique.
Les médicaments anti-arythmiques ne sont pas efficaces chez tous les patients. D’où une recherche active menée depuis quelques décennies dans les alternatives non médicamenteuses. Les techniques ablatives percutanées par cathéter ont fait la preuve de leur efficacité pour réduire les symptômes, voire guérir certains patients.
L’étude Atrial Fibrillation Ablation Pilot est par ailleurs un essai pilote du programme des registres EurObservational de l’ESC débuté en 2008. Le projet a été mis en place pour obtenir une meilleure compréhension des pratiques européennes en s’aidant d’une méthodologie rigoureuse.
L’étude d’observation a porté sur 1 410 patients recrutés dans 10 pays européens.
* European Society of Cardiology.
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