Maison médicale de garde

Un recours bien utile pour la permanence des soins

Publié le 25/03/2011
Article réservé aux abonnés
À quelques encablures du parc de la Villette, la maison médicale de garde de l’hôpital Jean-Jaurès est pionnière à Paris. Depuis 2004, elle assure une permanence des soins auprès d’une population jeune. Un samedi d’hiver pluvieux, les patients arrivent au compte-gouttes…

À l’heure de la sieste, les patients pénètrent timidement dans le sous-sol de l’hôpital Jean-Jaurès. Belle couleur tomette sur les murs, un accueil tout en bois confère une ambiance nordique… Pas de secrétariat, mais une sonnette pour signaler son arrivée aux deux médecins de garde. Accompagnée de sa belle-sœur, une jeune femme de 26 ans, agressée la veille dans la rue, se plaint de la nuque et vient consulter avant de porter plainte. Son médecin traitant est en vacances, c’est sa maman, pharmacienne, qui lui a donné l’adresse. Elle ressortira de la consultation, soulagée d’avoir évité les urgences.

De l’urgence à la bobologie

Comme le patient suivant, un éboueur d’une trentaine d’années handicapé par des douleurs oculaires intenses. Envoyé par son patron, il ignorait l’existence des maisons médicales de garde. Il y a aussi cette dame quinquagénaire très enrhumée, qui a obtenu l’adresse par un médecin généraliste trouvé dans les pages jaunes. Elle a attendu le week-end pour éviter de s’absenter de son travail. Un motif classique ici : « On traite aussi la bobologie qui peut attendre », explique Gauthier Desmarchelier, l’un des deux médecins de garde.

Les patients règlent le tiers payant, soit 12,32 euros le week-end. Quant au médecin, il est payé à l’acte. Les 28 confrères qui se relaient font preuve d’un certain désintéressement. Les soirs de semaine, ils enregistrent une moyenne de trois visites seulement ! Heureusement, le week-end, le compteur monte régulièrement à 50. Pour accueillir ses 3 900 patients annuels (chiffre pour 2010), la maison compte sur le Fonds d’intervention de la qualité et de la coordination des soins (FIQCS), qui dépend de l’assurance maladie. Il faut payer un secrétariat à mi-temps, les frais d’évaluation, un forfait pour le ménage. Deux tiers des maisons médicales de garde dépendent du FIQCS1.

D’abord la pédiatrie

Les vraies urgences représentent environ 20 % de l’activité de la maison médicale de garde de l’hôpital Jean-Jaurès. Ce samedi, la moitié des visites concerne des enfants en bas âge. Un pourcentage proche de ce que l’on observe dans les 198 maisons médicales de garde françaises2. Après la sieste, la maison est envahie par un afflux de poussettes avec des petits patients fiévreux. Les parents espèrent bien échapper aux urgences de l’hôpital Robert Debré, pourtant tout proche. Certains sont des habitués, d’autres ont eu l’adresse par une PMI, une pharmacie, un médecin ou le 15.

Créée par le Docteur Olivier Marguelish en 2004, la maison médicale Jean-Jaurès bénéficie désormais d’une bonne notoriété dans l’arrondissement. Avant son ouverture, sept confrères se relayaient le week-end dans leurs cabinets. Une unité de lieu, c’est mieux ! D’autant que les locaux sont gracieusement mis à disposition par l’hôpital. Sur une bonne vingtaine de patients, ce samedi après-midi, seuls trois repartiront en faisant la moue. Leur cas relevait des urgences hospitalières…

Maison médicale de garde de l’hôpital Jean-Jaurés, 9/21 Sente des Dorées. 75019 Paris.

Tél. : 01 44 84 53 47. Ouverte le samedi de 14 heures à 20 heures, le dimanche de 9 heures à 20 heures. Tous les soirs de 20 heures à 23 heures.

1. Les maisons médicales de garde, rapport de Jean-Yves Grall, remis au ministre de la Santé et des Solidarités, juillet 2006.

2. L’activité pédiatrique se situe dans une fourchette de 30 à 50 % des visites.


Source : Décision Santé: 273