Une équipe internationale, à laquelle participaient des chercheurs de l’équipe de Marc Lopez (INSERM U 891, Marseille), ont compris comment le virus de la rougeole réussit à disséminer si fortement et à être aussi contagieux. Après avoir contaminé un individu, il utilise une protéine du patient, la nectine 4, comme sésame pour pouvoir ressortir de l’organisme via l’épithélium bronchique. Il ne lui reste plus qu’à quitter l’hôte infecté par voie aérienne.
Cette notion va en l’encontre de la théorie plus ancienne d’une réplication virale dans l’épithélium bronchique. En fait, il a été récemment démontré que le virus infecte les macrophages et les cellules dendritiques épithéliales. Ces cellules immunitaires traversent ensuite l’épithélium pulmonaire pour se diriger vers les organes lymphoïdes où a lieu la réplication.
Les chercheurs se sont penchés sur les protéines de surface de l’épithélium pulmonaire. Ils ont identifié la protéine de jonction nectine 4 (également dénommée poliovirus-receptor-like-4) comme récepteur d’évasion du virus. Elle interagit avec une protéine d’attachement du virus.
À noter que la nectine 4 est également utilisée comme biomarqueur de divers cancers (sein, ovaire, poumon…). Le virus de la rougeole, par la voie de vaccins, sert de base à des recherches de traitements anticancéreux. Le biomarqueur joue ici un rôle dans le suivi de l’efficacité thérapeutique.
« Nature », doi:10.1038/nature10639.
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