Comment rendre plus efficaces les messages de prévention au moindre coût ? C’est à cette question que devait répondre le Centre d’analyse stratégique (CAS), lorsque Nadine Kosciusko-Morrizet l’a sollicité pour plancher sur «l’apport des sciences comportementales et des neurosciences» à la santé publique. Ce rapport, coordonné par Olivier Oullier et Sarah Sauneron a été présenté mardi à la Secrétaire d’Etat à la Prospective et à l’Economie numérique.
L’idée est de mieux adapter les campagnes de prévention à la lumière des récents acquis sur le fonctionnement du cerveau. «Il s’agit d’influer de manière douce sur les comportements des gens», explique Olivier Oullier. «Les campagnes actuelles sont efficaces, mais on constate qu’il y a comme un effet d’accoutumance sur le destinataire qui à la longue ne les remarque plus», poursuit Vincent Chriki, directeur du CAS. Parmi les pistes à l’étude pour faire mouche sur le consommateur, il cite les images chocs sur les paquets de tabac, le concept de paquets génériques ou l’interdiction (comme en Grande-Bretagne) de montrer le produit au consommateur. Dans le domaine de l’obésité la nécessité de cibler les messages sur le publics jeunes est à l’étude.
Visiblement, la démarche développée autour de ces thèmes de santé publique (tabac et obésité) séduit la Secrétaire d’Etat qui entend toutefois rassurer : « Il ne s’agit pas de manipuler les consciences ou de faire en sorte que chaque Français ait une vie pasteurisée, mais d’utiliser les stratégies les plus efficaces: changer les comportements, mais d’une manière qui ne soit pas intrusive.» Nadine Kociusko-Morizet espère donc que ce rapport donnera «un nouveau souffle aux politiques de prévention.» A quelle occasion ? On évoque le prochain plan national nutrition santé qui devrait être annoncé fin 2010 ou -après la loi Mattéi de 2004- une prochaine loi quinquennale de santé publique.
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