Faut-il interdire les amalgames dentaires au mercure ? Alors que l'Agence de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) vient de créer un groupe de travail sur le sujet, un rapport de l'Académie de médecine réévalue le rapport bénéfice/risque.
La commission II (thérapeutique-pharmacologie-toxicologie) a pris connaissance des plus récentes données sur la toxicité du mercure et du méthylmercure, et notamment leur risque éventuel sur le développement neuronal du jeune enfant, ainsi que des mesures de prévention proposées par le Conseil supérieur d'hygiène publique de France et d'un récent avis de l'American Dental Association. Et le rapport en son nom de Claude Boudène souligne les progrès considérables réalisés dans la fabrication des amalgames pour limiter au minimum la libération en bouche du mercure par un phénomène de corrosion.
Moyennant quoi, l'Académie estime que l'interdiction des amalgames au mercure ne se justifie pas, pas plus que leur retrait, sauf en cas d'intolérance, manifestée par des lésions. Aux professionnels, elle recommande d'utiliser exclusivement les amalgames de nouvelle génération, dits non-gamma 2, et de proscrire, pour leur pose, l'emploi d'un condenseur à ultrasons afin d'éviter la formation d'aérosols favorisant la dispersion de mercure dans l'atmosphère. Ils devront aussi éviter la pose et la dépose d'un amalgame pendant la grossesse et l'allaitement, ne pas poser un amalgame au voisinage d'autres restaurations métalliques, et effectuer le fraisage et le polissage d'un amalgame sous refroidissement, aspiration et champ opératoire.
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