« Le Quotidien » l'annonçait hier : le ministre de la Santé, Jean-François Mattei, a chargé Charles Descours d'une mission sur la démographie des professions de santé.
A charge pour le sénateur honoraire de remettre au ministre, avant la fin du mois de mai, un rapport dans lequel doivent être proposées des solutions concrètes, à court, moyen et long termes pour pallier les insuffisances démographiques de l'ensemble des professions de santé, en mettant l'accent sur les médecins et les infirmières.
La liste des différents travaux menés depuis quelques années sur la démographie - commandés ou non par les hôtes du ministère de la Santé - s'allonge donc encore. Elle est déjà fort étoffée : en septembre 1996, Jean Choussat, inspecteur des Finances, remettait son rapport sur le sujet, suivi par le Pr Guy Nicolas en 1998 ; les unions régionales des caisses d'assurance-maladie (URCAM) en faisaient autant en 2000, de même que le Centre de recherche et de documentation en économie de la santé (CREDES) en 2001 ; toujours au cours de cette année 2001, la direction générale de la Santé (DGS) publiait également un rapport et Guy Nicolas en remettait un autre. Enfin, en décembre 2002, le doyen de la faculté de médecine, le Pr Yvon Berland, remettait à Jean-François Mattei les conclusions de son groupe de travail sur la démographie des professions de santé.
Si les précédents rapports sur la démographie médicale étaient principalement destinés à établir une sorte d'état des lieux, le document commandé par Jean-François Mattei à Charles Descours devra proposer des solutions concrètes et de terrain. Une analyse que confirme le Pr Yvon Berland, auteur du rapport remis au ministère de la Santé en décembre dernier : « Il n'y a aucun antagonisme entre la mission que j'ai conduite et celle qui vient d'être confiée à Charles Descours et se situe dans la continuité de la mienne ; dans les travaux que j'ai conduits, nous nous sommes attachés à tracer des axes. Il revient maintenant à Charles Descours de les approfondir et de proposer des solutions concrètes. Pour vous donner un exemple, nous avions proposé que l'Etat mette en place des incitations financières pour favoriser l'installation de médecins libéraux dans les zones à faible densité médicale ; à Charles Descours de définir la forme que pourraient prendre ces incitations. »
Quoi qu'il en soit, la tâche de Charles Descours est vaste et les délais dont il dispose sont plutôt courts ; c'est sans doute la raison pour laquelle le sénateur honoraire s'est mis au travail dès la semaine dernière, au cours de laquelle il a déjà auditionné les Prs Yvon Berland et Guy Nicolas, ainsi que des médecins, des dentistes, des kinés, des pharmaciens et des infirmières. Il devrait également rencontrer, dans les prochains jours, des responsables des URCAM, des URML, des DRASS et des ARH, ainsi que la directrice du CREDES, Dominique Polton.
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