Le nombre de médecins en activité inscrits au tableau de l'Ordre s'élevait à 215 865 au 1er janvier 2013, en légère baisse, relève l'Atlas du Conseil national de l'Ordre (Cnom) publié mardi. En comptant les retraités, le nombre de médecins atteint 271 970 au total. La France «n'a jamais recensé autant de médecins» mais «ce sont les retraités qui augmentent les effectifs», précise le Cnom. Ainsi, en un an, le nombre des médecins «en activité totale» a légèrement diminué (-0,12%), à 215 865.
Si l’on s’en tient à l’activité régulière (c’est-à-dire sans les remplaçants et ceux temporairement sans activité), l’Ordre prévoit une très légère progression, passant de 199 419 en 2013 à 199 852 en 2018. Les effectifs évoluent différemment selon la spécialité : -5,52% pour les généralistes et +5,84% pour les spécialistes.
Selon les projections réalisées, le nombre de nouveaux arrivants ne devrait pas combler le nombre de départ à la retraite. Les 199 149 médecins en activité régulière sont âgés en moyenne de 51,6 ans et 24,7% d'entre eux ont 60 ans et plus. Près d’un médecin sur deux est aujourd’hui une femme (43%). Les généralistes sont soumis aux mêmes tendances. Ces derniers, âgés en moyenne de 52 ans, représentent 45,9% des effectifs et près d'un quart d'entre eux (24,8%) est susceptible de partir à la retraite d'ici 2018. C’est pour cela que le CNOM propose que «le dernier verrou» qui empêche les séniors de continuer à exercer soit levé. Les médecins retraités qui exercent une activité libérale continuent de cotiser mais sans gagner de points supplémentaires pour leur retraite.
L’Ordre a d’autres motifs d’espérance : les jeunes générations qui semblent moins rebutés qu’on le dit souvent par l’exercice libéral. Certes -si l’on prend pour référence l’année 2007- il se confirme que seuls 9,8% des jeunes médecins inscrits choisissent l’exercice libéral. Mais l’Ordre a pu observer qu’ils sont, cinq ans plus tard, 35% à exercer en libéral/mixte. Et contre toutes attentes, la situation est encore plus favorable pour la médecine générale, 23% des jeunes s’installant en libéral dès leur première inscription à l’Ordre, et 45,5% s’y retrouvant finalement cinq ans plus tard.
Les médecins remplaçants, au nombre de 10 138, contribuent également, selon l’Ordre, «au bon fonctionnement de l’offre de soins de premier recours». Sur les sept dernières années, ils ont augmenté de 5,2%. Une population très liée au sort de la médecine générale, puisque sept médecins remplaçants « actifs » sur dix sont qualifiés en médecine générale. Mais là encore, la situation n’est pas figée. Loin d’être définitif, ce statut apparaît pour beaucoup comme une transition dans la carrière d’un jeune médecin. La durée du remplacement avant l’installation est en moyenne de 2,6 ans. Et, cinq ans après leur première inscription à l’Ordre, 68% des remplaçants ont arrêté cette activité au profit d’une activité régulière.
L’Atlas observe également que même les départementaux ruraux parviennent à fixer leurs remplaçants. En moyenne, 70% des médecins nouvellement inscrits au cours de l’année 2007 se sont installés trois à quatre ans plus tard dans leur département de première inscription, y compris dans les campagnes. A titre d’exemple, la Dordogne, les Vosges, le Tarn-et-Garonne, l’Allier ont conservé en exercice libéral/mixte l’intégralité de leurs médecins qui se sont inscrits pour la première fois au cours de l’année 2007.
Sur la densité médicale, l’Atlas constate d’importantes disparités selon les régions, les départements et les bassins de vie. La densité départementale des médecins généralistes est de 136,5 pour 100 000 habitants, variant de 101,2 dans l'Eure à 207 dans les Hautes-Alpes et à Paris.
Enfin, le tableau de l'Ordre recense 21 111 médecins titulaires d'un diplôme européen ou extra-européen, soit 7,8% (y compris retraités). Sur la période 2008/2013, le nombre de ces médecins a augmenté de 43% et un quart des nouveaux inscrits en 2012 ont un diplôme obtenu hors de France (11,4% européen, 12,7% extra européen).
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