LES MALADIES MENTALES ont un poids sanitaire considérable partout dans le monde. Comparable à celui des maladies cardio-vasculaires. La France ne fait pas exception, puisque 1 Français sur 5 est atteint d'un trouble psychiatrique et 1 personne sur 3, susceptible d'y être confrontée au cours de sa vie. Près d'un quart des consultations des généralistes concernent des troubles psychiques. Dix pour cent des dépenses de santé y sont consacrées. Première cause d'invalidité, les maladies mentales sont la deuxième cause d'arrêt de travail. S'agissant de l'hospitalisation, les lits de psychiatrie constituent le plus gros contingent en France.
Un projet sur deux n'est pas réalisé.
Les psychiatres sont nombreux (12 000), et pourtant notre pays ne compte aucun institut de recherche exclusivement consacré à cette discipline dans son ensemble. «Il y a plus de chercheurs dans le domaine de la santé mentale et de professeurs de psychiatrie à l'Institut de Londres que dans la France entière», souligne le Pr Frédéric Rouillon, psychiatre, président du conseil scientifique. Pour ne rien arranger, les moyens manquent, de sorte qu'un projet de recherche sur deux ces dernières années n'a pu être réalisé faute de financement.
D'où l'intérêt et l'utilité d'une fondation ayant pour vocation d'aider au financement de projets retenus par un conseil scientifique pluridisciplinaire, d'initier et de soutenir des axes de recherche favorisant les coopérations transdiciplinaires (médical, social sciences humaines) et le décloisonnement des différents secteurs concernés par le domaine de la santé mentale, de favoriser l'information et la formation du grand public en matière de santé mentale, tout en modifiant le regard et le comportement social vis-à-vis des personnes souffrant de troubles mentaux, a souligné avec conviction Bernard Kouchner.
Le conseil scientifique regroupe seize personnalités du monde de la neurobiologie, de la physique, de l'épidémiologie, de la psychanalyse, de la sociologie, de l'anthropologie, entre autres sciences humaines, dans le souci d'analyser la santé mentale et les maladies psychiatriques dans tous leurs aspects, de les replacer dans le contexte social et économique qui est le nôtre et de participer à la déstigmatisation de la maladie mentale.
Décloisonner les disciplines.
La Fondation pour la recherche en psychiatrie et en santé mentale est placée sous l'égide de la Fondation pour la recherche médicale et bénéficie ainsi des avantages de la reconnaissance d'utilité publique. Ses trois champs d'intérêt principaux sont la recherche fondamentale et clinique, la recherche épidémiologique (évaluation des stratégies thérapeutiques, analyse de prévalence des pathologies), la recherche dans le champ social (analyse des interactions entre le patient et son environnement, des déterminants socioculturels…). Les membres du conseil d'administration comme du conseil scientifique se sont fixé comme principe de choisir des projets conçus par des équipes constituées et travaillant de façon indépendante dans un laboratoire public français, placés sous la responsabilité d'un porteur de projet : un chercheur statutaire d'un organisme de recherche ou responsable d'un laboratoire universitaire. Des gages d'indépendance et de sérieux qui devraient achever de convaincre les donateurs.
Pour assurer sa pérennité et le maintien de son indépendance, la fondation s'est donné pour objectif une dotation constitutive de 8,5 millions d'euros en 2010 via la sollicitation de donateurs privés, de dons de collectivités locales et d'établissements publics.
Site de la fondation : www.ch-sainte-anne.fr.
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