De notre envoyée spéciale
Cancer de la vessie : la chimiothérapie néoadjuvante peut doubler la survie
Selon les standards thérapeutiques, les cancers de la vessie localement avancés ressortissent à la chirurgie seule, sous la forme d'une cystectomie radicale. Une chimiothérapie réalisée avant le geste opératoire peut permettre d'améliorer notablement les résultats, avec un doublement de la survie, observent Ronald B. Natale et coll. (Los Angeles).
Au terme d'une étude randomisée de phase III chez 307 patients, les chercheurs concluent que les sujets ayant reçu la chimiothérapie néoadjuvante ont une médiane de survie de 6,2 ans versus 3,6 ans chez ceux sous traitement standard seul.
Le traitement est le MVAC (méthotrexate, vinblastine, doxorubicine et cisplatine) qui a montré son efficacité chez les patients présentant une forme métastatique du cancer. Dans cette étude, trois cycles de MVAC ont été donnés avant la cystectomie. Les patients étaient T2-4a, N0, M0. Bien que les effets secondaires attendus avec ce régime thérapeutique aient été fréquents (toxicité de grade 4 observée chez 37 % des cas), on n'a pas rencontré de décès sous ce traitement et l'incidence et la sévérité des complications n'ont pas été affectées.
Au terme d'un suivi moyen de sept ans, 128 patients étaient toujours en vie, avec, respectivement, 85 et 94 décès dans les bras MVAC et non MVAC. La survie dans le bras MVAC est donc significativement meilleure, avec un OR de 0,74. Ces résultats ne vont sans doute pas changer les standards, observent les chercheurs, mais les patients et les équipes méritent d'en être informés. Ils font poser la question d'une préservation de la vessie ou, au moins, d'une réflexion autour du thème d'un délai avant le geste ablatif. Ces patients ont en effet des métastases infracliniques et finissent par décéder de maladie systémique récurrente, sur quoi la chimiothérapie néoadjuvante est susceptible d'agir. Ils montrent aussi que la chimiothérapie peut présenter une efficacité chez certains cas de cancer de la vessie.
Prostate : deux nouveaux produits oraux diminuent la progression métastatique
Deux produits conçus spécifiquement pour bloquer la dissémination métastatique du cancer de la prostate vers les os montrent un résultat significatif en termes de réduction de la progression clinique de la maladie. Il s'agit d'un antagoniste du récepteur à l'endothéline et du clodronate oral.
Les métastases osseuses se développent chez environ 30 % des hommes atteints d'un cancer de la prostate. Dans la forme du cancer insensible aux hormones, des études précliniques ont montré que l'endothéline-1 inhibe l'apoptose et stimule la prolifération des cellules cancéreuses. L'évaluation de l'atrasentan, un antagoniste spécifique du récepteur à l'endothéline-1, a été menée contre placebo chez 244 patients ayant des métastases osseuses. Le produit est donné par voie orale.
Sous traitement, il existe un allongement significatif du délai de réapparition de la progression clinique (198 jours versus 129 jours) et de la progression des PSA (20 semaines versus 10 semaines). L'atrasentan a également atténué les marqueurs de la progression métastatique : phosphatases acides, LDH et phosphatases alcalines (p < 0,05).
L'intérêt du produit réside aussi dans une bonne tolérance : dèmes, rhinites et céphalées sont peu importants (Michael Carducci et coll., Johns Hopkins University).
Le deuxième produit utilisé est le clodronate oral, avec lequel des chercheurs britanniques montrent une diminution des symptômes douloureux et un allongement de la survie. L'étude de phase III, conduite de façon randomisée contre placebo chez 311 patients ayant un cancer hormonodépendant et répondant au traitement hormonal, montre une reprise des douleurs (ce qui signifie une progression métastatique) au bout d'une médiane de 24 mois versus 19 mois seulement chez les patients randomisés pour recevoir le placebo.
Les résultats préliminaires suggèrent également un bénéfice de 7 mois en termes de survie (34 mois versus 27 mois).
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