De notre correspondant
J USQU'A présent fractionnés en huit grands thèmes, allant du cancer à la prévention des accidents en passant par le SIDA et l'alimentation, les programmes de santé publique de l'Union européenne seront désormais regroupés dans le cadre d'un cadre de travail unique, avec une dotation de 380 millions d'euros répartis sur les cinq ans à venir.
Adopté mercredi par le Parlement européen, le nouveau programme a pour objectif de renforcer la coopération sur les grands dossiers de santé publique, d'encourager la mise en place de réseaux et de collecter l'ensemble des données concourant à la connaissance, à la maîtrise et à la prévention des risques sanitaires.
Rapporteur du texte, le Pr Antonios Trakatellis, médecin et député grec au Parlement européen, voit dans ce programme « la première action vraiment concertée de l'Union européenne en matière de santé publique » ; mais il veut aller encore plus loin en réclamant, comme les trois quarts des députés européens, la création d'un Centre de coordination et de suivi de la santé (CCSS), chargé de recueillir des données sanitaires et de coordonner les politiques, et de centraliser la surveillance épidémiologique en Europe, notamment pour les maladies transmissibles.
Cette revendication du Parlement européen, déjà plusieurs fois formulée, devra donc à nouveau être examinée par les autres institutions de l'Union, alors même que plusieurs Etats restent favorables à un renforcement de la collaboration entre leurs systèmes nationaux de veille sanitaire et de santé publique, plutôt qu'à la création d' une nouvelle structure.
Au-delà de cette différence d'appréciation, le Parlement européen, en collaboration avec les présidences française puis suédoise de l'Union, a élargi et précisé les champs d'action du programme, tant en matière de méthodologies que de la définition des actions prioritaires. C'est ainsi que la santé mentale fera l'objet, pour la première fois, d'actions spécifiques, qui s'ajouteront aux autres thèmes de recherche, comme le tabac, l'alcool, les toxicomanies, la nutrition, les comportements sexuels, l'exercice physique, les déterminants socio-économiques et les relations entre la santé et l'environnement.
La prévention de la « mortalité précoce », mais aussi la recherche sur les effets du bruit et des rayonnements optiques et des champs électromagnétiques seront intégrés dans les thèmes.
Dans le cadre de son volet « réaction rapide aux menaces pour la santé », le programme prévoit des lignes budgétaires pour renforcer la lutte contre les maladies transmissibles, pour « améliorer la sécurité et la qualité du sang humain » et celles des organes et substances d'origine humaine. Enfin, le programme contribuera à améliorer l'information et les connaissances en matière de santé, avec la mise en place d'un réseau de surveillance de la santé et le développement d'indicateurs et de bases de données sanitaires.
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