Un programme de lutte contre les déserts médicaux de 35 millions d’euros

Publié le 26/01/2006
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XAVIER BERTRAND l’avait annoncé au « Quotidien » au début de l’année dernière : «2005 sera l’année de la démographie médicale» (« le Quotidien » du 15 février 2005). C’est donc avec seulement quelques semaines de retard sur son calendrier que le ministre de la Santé annonce son plan.

Le plan a été rendu nécessaire par les innombrables prévisions qui annoncent une France en voie de désertification médicale. L’illustration en aura été apportée avec éclat par la laborieuse mise en place de la nouvelle organisation de la permanence des soins, notamment en milieu rural. Mais il aura fallu un long délai pour que le dispositif soit établi.

Depuis plusieurs années, le Conseil national de l’Ordre des médecins attire l’attention des pouvoirs publics sur les conséquences à moyen et long terme d’un numerus clausus qui a longtemps stagné aux alentours des 3 500 entre 1992 et 1997, même si celui-ci est reparti ensuite à la hausse, avec 4 100 en 2000, et 5 100 en 2002. Depuis plusieurs années également, les ministres de la Santé successifs commandent des rapports pour prendre la mesure de la situation : dès 1998, le Pr Guy Nicolas remettait à Martine Aubry et Bernard Kouchner un rapport sur la démographie médicale qui annonçait déjà un « sinistre démographique ». A la fin de 2002, le Pr Yvon Berland, alors doyen de la faculté de Marseille, remettait à son tour un rapport sur le sujet à Jean-François Mattei. En juin de l’année suivante, le sénateur honoraire Charles Descours remettait au même ministre un nouveau rapport sur le même sujet (on s’aperçoit d’ailleurs que l’essentiel des mesures annoncées mercredi matin par Xavier Bertrand figurait déjà dans les propositions des rapports Berland et Descours). Et au début du mois de mai 2005, un autre rapport, celui de la commission de la démographie médicale présidée par le Pr Yvon Berland, proposait une batterie de mesures dans trois domaines : la formation, l’installation, l’exercice. C’est à partir de ce dernier rapport que Xavier Bertrand a bâti son plan, mais force est de constater que si celui-ci semble plutôt bien accueilli, les mesures qu’il contient étaient préconisées depuis plusieurs années, et auraient donc pu être mises en oeuvre plus tôt.

Xavier Bertrand a estimé le coût de l’ensemble de ces mesures à 35 millions d’euros, et indiqué que l’ensemble du dispositif serait évalué d’ici à la fin de l’année.

> HENRI DE SAINT ROMAN

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7886