LA SEQUENCE d'acides aminés qui permet l'agrégation des prions et leur réplication vient d'être identifiée par des chercheurs californiens. Lev Z. Osherovich et coll. (San Francisco) ont ensuite confirmé leur découverte en créant un prion artificiel de levure.
Les chercheurs sont partis de l'aptitude innée des prions à modifier leur conformation spatiale. Ils se développent en induisant la synthèse de protéines qui leur permettent de modifier cette conformation et d'adhérer à des agrégats. Ces masses de prions se développent par le biais de protéines chaperonnes qui participent à la plicature et au transport, conduisant à l'apparition de plus petites particules de prions, les propagons. Ces propagons infectent les générations suivantes de cellules.
Une courte séquence peptidique.
Le travail des chercheurs américains a permis tout d'abord de confirmer un fait connu. Un milieu riche en glutamine et asparagine favorise l'agrégation et la croissance des prions. Ils ont ensuite constaté que la répétition d'une courte séquence peptidique était nécessaire à la transmission des prions. Les auteurs suggèrent que cette séquence fonctionne comme un site de liaison sûre pour les protéines chaperonnes, nécessaire à la propagation de l'infection.
L'équipe de L. Osherovich a ainsi pu créer un prion artificiel de levure en fusionnant la séquence oligopeptidique à un substrat de polyglutamine. Cette synthèse leur permet de montrer que les deux éléments discrets impliqués dans la formation des prions sont transférables et agissent ensemble, quelle que soit leur origine. Les auteurs suggèrent que des prions artificiels pourraient être utilisés comme modèles d'études d'autres types d'agrégation de séquences, telles que celles trouvées dans la maladie de Creutzfeldt-Jakob, voire la maladie d'Alzheimer.
PLoS Biol:e86 DOI: 10.1371/journal.pbio.0020086.
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