POUR LA PREMIÈRE fois, un représentant des usagers est porté à la tête de la Conférence nationale de santé (CNS), par la voie élective, conformément aux nouveaux statuts (décret du 8 décembre 2005). Christian Saout, 51 ans, magistrat de formation, vice-président du Collectif interassociatif sur la santé (Ciss)* et à ce titre membre du conseil d’administration de la Caisse nationale d’assurance-maladie des travailleurs salariés, a été élu pour trois ans à la présidence de la conférence, installée le 3 octobre par Xavier Bertrand.
Organisme consultatif, la Conférence nationale de santé a pour missions, en partenariat avec l’ensemble des acteurs du système de santé, de permettre la concertation et le débat sur les questions de santé publique et d’élaborer un rapport annuel sur le respect des droits des usagers. Elle compte 110 membres, répartis en 6 collèges : des représentants des malades et des usagers, des professionnels et des établissements de soins ou de prévention, des collectivités territoriales et de l’assurance-maladie, des conférences régionales de santé, des acteurs économiques et des organismes de recherche, ainsi que des personnalités qualifiées. Ils ont été désignés par arrêté du ministre de la Santé. Leur mandat triennal est renouvelable une fois. Selon la loi de santé publique du 9 août 2004, la CNS oeuvre de concert avec les plans régionaux de santé publique (Prsp), les conférences régionales de santé (CRS) et les groupements régionaux de santé publique (Grsp). Pour l’heure, Prsp, CRS et Grsp sont en attente de décrets.
Un président consensuel.
Président d’Aides et membre du Conseil national du sida et du Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance-maladie, Christian Saout n’a pas l’intention d’être «un président omnipotent». «J’ai une vision très participative de ma charge, dit-il au “Quotidien”. Je préfère un rapport annuel et des avis votés avec un consensus large, garants de qualité, que des options plus brutales. L’esprit frondeur n’est pas de mise, ajoute-t-il. Et la grande nouveauté tient, d’ores et déjà, au fait que je n’ai pas été désigné par le ministre de la Santé, comme ce fut le cas pour mes prédécesseurs, qui tous trois étaient en outre des professeurs de médecine, qu’il s’agisse de Joël Ménard, de François Bonnet-de-Paillerets ou de Marc Brodin. Il n’y a plus d’autorité supérieure, c’est la collégialité qui prime au sein de cette organisation de la société civile», voulue par les ordonnances Juppé de 1996.
D’ici à la fin de l’année, la CNS devrait «élaborer une méthode et un plan de travail». Comme par le passé, son bureau préparera ses réunions en liaison avec les services de la Direction générale de la santé.
* Le Ciss compte 24 associations s’occupant de malades, de handicapés, de familles et de consommateurs.
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