Il Y A UN AN, presque jour pour jour, l’arrêté d’approbation de la convention nationale des médecins libéraux, généralistes et spécialistes, était publié au « Journal officiel », signé par Philippe Douste-Blazy et Xavier Bertrand.
Le ministre des Solidarités et son secrétaire d’Etat à l’Assurance-Maladie évoquaient une «nouvelle étape» de la réforme permettant d’instaurer le dispositif des parcours coordonnés autour du médecin traitant . Les médecins étaient invités à s’ «engager» pour assurer le «succès» de cette convention unique, «base d’un partenariat durable».
Un an plus tard, sur fond de blocage des négociations tarifaires, l’enthousiasme est en partie retombé. Les libéraux commencent à percevoir les effets de ces fameux parcours de soins sur leur exercice quotidien et leur activité.
Temps médical, temps administratif.
Les nombreux témoignages que « le Quotidien » a recueillis dans plusieurs régions auprès de médecins généralistes et spécialistes (lire notre dossier) traduisent surtout leurs doutes et leurs inquiétudes. Côté généralistes, on ne conteste pas la philosophie et les objectifs initiaux du médecin traitant. Mais le principal grief porte sur l’ «usine à gaz» bureaucratique qui aurait été mise en place pour appliquer les parcours de soins ; un «souk», selon l’expression d’un médecin, qui conduit le « temps administratif » à grignoter progressivement le « temps médical ». D’autant que les médecins constatent, jour après jour, les « bugs » informatiques liés aux parcours de soins (tiers payant, ALD, CMU, exonérations...) qui en compliquent la gestion. Certains disent en substance que les «histoires de remboursement» perturbent le colloque singulier.
Côté spécialistes, deux reproches principaux : la «mauvaise» communication collective qui a semblé interdire tout accès direct ; et les baisses d’activités pour plusieurs disciplines cliniques.Tout n’est pas noir pour autant. Des praticiens disent échanger davantage avec leurs confrères, au bénéfice du suivi du patient et de la continuité des soins. Certains estiment que c’était la seule voie possible pour tenter de rendre moins anarchique l’accès aux soins. Sans compter tous ceux qui, comme ce gastro-entérologue, «font du parcours de soins depuis vingt ans...» et ne voient pas la différence.
> CYRILLE DUPUIS
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