LES VIRUS influenza se répandent par voie aéroportée (comme pour beaucoup d’autres maladies infectieuses), quand des aérosols contenant des virus sont exhalés ou quand ils sont émis par une personne infectée, et vont s’installer sur une surface biologique accueillante d’une autre personne.
En principe, la diffusion de l’infection peut donc être stoppée, si le virus rencontre une surface peinte par un produit qui inactive le virus.
«Nous avons découvert récemment qu’un certain polycation hydrophobe, le N,N-dodecyl méthyl-polyéthylamine (PEI) , tue les bactéries présentes sur les surfaces où il est badigeonné. Il forme des sortes de tentacules qui fragmentent la membrane cellulaire bactérienne et la rompent.»
Le virus influenza fait partie de la classe des virus enveloppés. Il est protégé à l’extérieur par une membrane lipidique.
Une surface de verre.
L’équipe de Jayanta Haldar et coll. (Cambridge) a testé le polycation sur le virus influenza A, qui est le type le plus infectieux chez les humains. Les biologistes ont peint une surface en verre avec le PEI. Et montré que le virus est totalement inactivé. En plus d’être extrêmement bactéricide, le polycation est donc virucide, réduisant le titrage du virus influenza de 10 000 fois (une réduction de 4 log) en quelques minutes. L’expérience a été reproduite avec succès à température ambiante avec Escherichia coli et Staphylococcus aureus, des bactéries aéroportées.
Différents dérivés PEI ont été testés. «Pour la plupart des polyions, l’action virucide se produit par contact, c’est-à-dire seulement par les chaînes polymériques ancrées à la surface du verre. Pour d’autres, on ne peut exclure un effet d’intrusion moléculaire des polyions.» Etant donné leur efficacité bactéricide et virucide, il n’est pas exclu que l’usage de ces polycations permette d’interrompre une épidémie. Pour en savoir plus, on peut tenter de peindre différents matériaux d’usage courant à l’aide de ces polycations.
« Proc Natl Acad Sci USA », 21 novembre 2006, pp. 17667-17671.
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