REFERENCE
Creutzfeldt-Jakob
On dispose des données solides sur l'épidémiologie des maladies de Creutzfeldt-Jakob (MCJ) grâce à un réseau de surveillance dans tous les pays touchés. En février 2003, on recensait 132 cas de variant de la maladie (vMJC) au Royaume-Uni et 10 ailleurs dans le monde, dont 6 en France. La mortalité par vMCJ au Royaume-Uni a été plus faible en 2001 et 2002 qu'en 2000, ce qui suggère que le pic de l'épidémie était observé aux alentours de l'année 2000. Les caractéristiques majeures des cas français comme des cas britanniques restent stables, à savoir : le génotype homozygote méthionine-méthionine, adultes jeunes avec l'âge moyen d'environ 30 ans (les cas sont rares après 40 ans). L'hypothèse qui est privilégiée est celle de la susceptibilité liée à l'âge (biologique, cofacteurs) laquelle reste à élucider. Parmi d'autres facteurs avancés, une plus forte consommation des produits à base des viandes séparés mécaniquement (corrélation géographique en Grande-Bretagne). Quelles sont les estimations pour les années à venir ? Selon les auteurs, la durée moyenne d'incubation serait d'environ quinze ans et le nombre de vMCJ est de l'ordre de 200 à 3OO cas, avec un intervalle de confiance à 95 % dont la limite supérieure varie entre 400 et 2 000 cas selon le modèle.
En France, on peut s'attendre à quelque cas, tout comme dans d'autres pays qui ont été exposés à l'agent de l'ESB, sous réserve qu'aucune nouvelle épidémie de l'ESB ne survienne ici et ailleurs, note le Dr A. Alpérovitch.
Calicivirus
Une équipe de l'université de Liège a apporté la preuve que les virus apparentés aux calicivirus de type Norwalk ont été détectés dans les matières fécales de bovins et de porcins. Or les calicivirus de type Norwalk (responsable de gastro-entérites) ont été considérés jusqu'ici comme des virus exclusivement humains. La question se pose de savoir s'il s'agit de la transmission zoonotique potentielle ou si les bovins seraient des réservoirs de ces virus.
Parvovirose canine
Les espèces animales sont riches d'exemples de virus émergents ou réémergents. Certaines émergences spectaculaires ont eu pour origine l'apparition des nouveaux variants d'hôte comme la parvovirose canine. Le parvovirus type 2 (CPV-2) est apparu brutalement en 1978 simultanément en Asie, en Australie, aux Etats-Unis et en Europe, en tuant une dizaine de millions de chiens (entre ce virus et le parvovirus infectant les chats, il y a une différence au niveau de deux acides aminés sur la protéine majeure), puis progressivement le CPV-2 a été remplacé par deux virus mutants, CPV-2a et CPV-2b, qui restent répandus chez les chiens et les chats, y compris chez les espèces sauvages.
Coronavirus respiratoire porcin
En ce qui concerne le coronavirus respiratoire porcin, à partir de ce virus ayant le tropisme pour l'épithélium respiratoire est apparu le variant (mutation au niveau du gène S) de tropisme tissulaire gastrique, transmissible par voie orale.
Contaminations conduisant à un changement d'hôte
D'autres émergences virales proviennent de contaminations alimentaires ou iatrogènes conduisant à un changement d'hôte (exanthème vésiculeux du porc) ou correspondent à des extensions de répartition géographiques liées à des introductions accidentelle (West Nile, fièvre aphteuse) ou volontaire (maladie virale hémorragique du lapin en Australie et en Nouvelle-Zélande), ou encore à des modifications écologiques de répartition des vecteurs pour les arboviroses (blue tongue).
D'après les communications des Drs A. Alpérovitch (INSERM) et M. Eloit (Ecole nationale vétérinaire d'Alfort), à l'occasion des 5es Journées francophones de virologie.
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