LE MINISTRE DE LA SANTÉ lance un plan pour cinq ans (2007-2011) d'amélioration de la qualité de la vie des patients souffrant de maladies chroniques, soit 15 millions de personnes. Il a quatre objectifs. Le premier est d'aider chaque patient à bien connaître sa maladie pour y faire face. Des cartes individuelles d'information et de conseils, notamment en cas d'urgence, seront diffusées et, d'ici à la fin de l'année, un portail Internet spécifique sera ouvert sur le site du ministère (pour le grand public et pour les professionnels de santé). Les patients et les associations seront impliqués dans l'élaboration des recommandations aux soignants et la rédaction et des expériences de « patients formateurs » seront développées dans les programmes d'éducation thérapeutique.
L'éducation thérapeutique rémunérée.
Le deuxième objectif du plan est justement d'intégrer l'éducation thérapeutique dans les pratiques des professionnels de santé. Dès la rentrée 2007, les étudiants en médecine et les professionnels y seront formés, sur la base d'un référentiel élaboré par la Haute Autorité de santé avec l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé. L'activité d'éducation du patient sera rémunérée : à l'hôpital, un financement de 3,3 millions d'euros est prévu pour cette année, dans le cadre de la T2A ; en ville, grâce aux conventions d'objectifs et de gestion 2006-2009 signées entre l'Etat et l'assurance-maladie. Des brochures d'information et des outils d'éducation thérapeutique seront mis à la disposition des médecins traitants. Dans le chapitre de la prévention, entre la reconnaissance de nouveaux acteurs, comme certains paramédicaux (les pédicures-podologues pour les soins en prévention du pied diabétique, par exemple).
Troisième objectif : pour faciliter la vie quotidienne des malades sont prévus des programmes d'accompagnement personnalisé. Avec des plates-formes téléphoniques pour suivre les patients, dans un premier temps les diabétiques, pour un coût de 20 millions d'euros par an. De nouveaux métiers seront expérimentés, comme celui de coordinateur de soins pour les personnes atteintes de nombreuses pathologies. Les aidants, familiaux ou non, devraient être autorisés à accomplir certains gestes techniques et leur formation sera soutenue. «Je ne veux plus voir, comme encore récemment, dit Philippe Bas, un jeune homme, brillant étudiant atteint de myopathie, refuser la trachéotomie et mourir parce que les personnes qui prennent soin de lui dans l'institution où il est hébergé n'ont pas le droit de réaliser les gestes d'aspiration.»
Autres mesures prévues à ce chapitre : extension aux malades chroniques des missions du correspondant handicap dans les entreprises ; augmentation du nombre de places en appartements thérapeutiques (1 800 créées) et en hospitalisation à domicile (7 000 places nouvelles, 15 000 au total à la fin du plan) ; aide aux parents atteints de maladie chronique pour s'occuper de leurs enfants et accession des malades aux prestations liées au handicap.
Enfin, le quatrième objectif du plan est de mieux connaître les besoins. Une coordination nationale des données épidémiologiques est annoncée pour 2008 et un tableau de bord des indicateurs pour 2009. Le thème « Qualité de vie et maladies chroniques » sera une priorité dans les programmes hospitaliers de recherche clinique.
Au total, sur cinq ans, ce sont 726,7 millions d'euros qui sont promis pour ce programme, la quasi-totalité au titre de la loi de financement de la Sécurité sociale.
En chiffres
– HTA : 7 millions de patients.
– Asthme : 3,5 millions.
– Bronchite chronique : 3 millions.
– Diabète : 2,5 millions.
– Insuffisance rénale chronique : 2,5 millions.
– Psychose : 890 000.
– Cancers (sein, colo-rectal, prostate) : 700 000.
– Démence sénile : 500 000.
– Epilepsie : 500 000.
– Polyarthrite rhumatoïde : 300 000.
– Maladie de Parkinson : 100 000.
– Maladie de Crohn et rectocolite : 100 000.
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