LA CONCURRENCE des génériques, les politiques et les plans de maîtrise des dépenses de santé, le coût de plus en plus élevé de la recherche et du développement des nouveaux produits, la compétitivité agressive de groupes émergents : autant de raisons qui incitent aujourd'hui les industriels du médicament à garder l'œil fixé sur les comptes et les résultats annuels. D'autant que les actionnaires se font de plus en plus pressants.
Certes, l'industrie pharmaceutique n'est pas le secteur d'activité le plus en difficulté mais les investissements que demandent la recherche et la nécessité de développer de nouveaux produits sont tels que les laboratoires ne peuvent se contenter de résultats en demi-teinte, même s'ils paraissent supérieurs à ceux des autres secteurs d'activité. On savait que le temps des restructurations sévères menaçait l'industrie pharmaceutique. On sait maintenant qui s'y engage le premier.
C'est le leader mondial, rien de moins, de l'industrie pharmaceutique qui vient d'annoncer un plan sévère, capable de lui faire économiser, à l'horizon 2008, quatre milliards de dollars par an, soit environ 3,08 milliards d'euros. Pour parvenir à cet objectif, le laboratoire américain Pfizer va investir 5 à 6 milliards de dollars (3,8 à 4,6 milliards d'euros) pour la réduction des coûts. On ne connaît que les très grandes lignes de ce plan, puisque rien n'a vraiment filtré sur les mesures exactes qui seraient décidées. Simplement, le laboratoire va s'efforcer de rationaliser les sites de production, d'améliorer la productivité du secteur de recherche et développement, de rendre plus performante sa politique d'achats, et d'acquérir de nouveaux produits, tout en nouant des accords de partenariat.
En revanche, contrairement à certaines informations qui couraient depuis plusieurs jours, aucune réduction de la force de vente, notamment aux Etats-Unis, n'est d'actualité. Pour le président de la filiale française du groupe, Louis Couillard, qui a pris ses fonctions en début d'année, il s'agit surtout d'améliorer la performance de la visite médicale, en collant au plus près aux besoins des prescripteurs et des hôpitaux en particulier.
Pfizer, a annoncé le P-DG du groupe, Hank MacKinnell, a tout misé sur la recherche et le développement. « Entre 2001 et 2006, vingt nouveaux médicaments ou nouvelles indications de produits existants auront été intégrés au processus d'enregistrement. » C'est-à-dire en fait à la mise sur le marché.
Ce plan d'économies devrait toucher l'ensemble des filiales, mais, a précisé le président de l'unité française, « chaque filiale sera maître des décisions qu'il conviendra de décider dans le respect du plan d'économies ».
Pour l'instant, on n'en sait pas plus. Sauf que les unités de production de Val-de-Reuil, dans l'Eure, et d'Angers, en Maine-et-Loire, seront bien vendues. Plus de cinq cents personnes sont concernées par ces cessions. « Mais notre ambition est avant tout de préserver l'emploi », affirme Louis Couillard. Pfizer aurait déjà une dizaine d'offres d'acquisitions pour ces usines, selon le président de Pfizer France.
Enfin, si l'année 2005 était une période de transition pour le groupe, 2006 sera l'année du redressement avec un retour de la croissance des bénéfices à deux chiffres, sans doute supérieure à 10 %.
Restructurations dans l'industrie pharmaceutique
Un plan d'économies drastique pour Pfizer
Publié le 07/04/2005
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7725
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