XAVIER BERTRAND a présenté, en compagnie de Valérie Létard, secrétaire d'État à la Solidarité, le plan Handicap visuel. Il est fondé sur le rapport du chanteur Gilbert Montagnié sollicité pour la circonstance par les pouvoirs publics (« le Quotidien » du 11 janvier) et sur les concertations avec les associations qui ont suivi.
Bâti autour de la dignité, de l'indépendance et de l'intégration sociale, il court sur quatre ans, avec un budget de 18 millions d'euros. L'assurance-maladie en sera le principal financeur, à hauteur de 74 %, contre 15 % à la charge de l'État et 11 % à celle de l'Association de gestion du fonds pour l'insertion des personnes handicapées (AGEFIPH) et du Fonds d'insertion professionnelle des personnes handicapées de la fonction publique (FIPHFP).
Il comprend cinq mesures phares. Tout d'abord avec « une urgence », les manuels scolaires, notamment en matière scolaire. Deuxième priorité, améliorer l'accès à l'emploi, grâce à l'adaptation des postes de travail et au suivi personnalisé du handicapé. Pour permettre aux handicapés visuels de vivre de façon totalement autonome, le plan met l'accent sur leur sécurité pour accéder aux espaces publics, et le développement, troisième grande mesure, des métiers de l'accompagnement, comme celui d'instructeur en locomotion. Quatrième mesure phare, l'amélioration de la vie quotidienne par la vocalisation, pour permettre l'accès aux appareils de la vie courante (électroménager, ordinateurs, téléphones). Enfin, le plan vise à rendre les médias accessibles grâce à l'audiodescription des programmes télévisuels.
L'information des médecins.
Dans le détail le plan 2008-2011 comprend aussi bien d'autres mesures. Il est notamment prévu de renforcer l'information des professionnels de santé sur le dispositif de dépistage précoce et les recommandations de bonnes pratiques, en particulier, outre les ophtalmologues, ceux qui suivent les enfants et les personnes âgées ; et de faire connaître les outils de diagnostic simple auprès des médecins généralistes.
Pour les personnes aveugles ou malvoyantes avec un handicap associé (surdi-cécité dans la plupart des cas), l'offre en établissements ou en services spécialisés doit être améliorée. Chaque année, pendant la durée du plan, 36 places ciblées seront créées en maisons d'accueil spécialisées et en foyers d'accueil médicalisés sur la durée du plan.
La scolarisation des enfants est aussi une priorité. À partir de la rentrée 2009, 416 places supplémentaires seront disponibles en services d'aide à l'acquisition de l'autonomie et à l'intégration scolaire, services dont est doté actuellement un département sur deux pour accompagner les enfants aussi bien à la maison qu'à l'école ordinaire ou à l'école spécialisée.
Chiffres
La France compte 1,7 million de déficients visuels, dont trois sur cinq ont plus de 60 ans et 207 000 accusent une malvoyance profonde (61 000 aveugles).
Près de 20 % des personnes âgées de 85 à 89 ans ont une déficience visuelle grave.
Parmi les malvoyants profonds, 1 % seulement lisent le braille, soit 2 000 personnes.
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