L'association Imagerie Santé Avenir (ISA, qui regroupe des industriels du secteur de l'imagerie médicale) a présenté les résultats de deux études commandées par ses soins et qui concluent à la nécessité d'un investissement important dans ces technologies médicales avancées.
La première de ces enquêtes rend compte des insuffisances françaises en matière d'équipements d'imagerie médicale. Le constat n'est pas récent, mais toujours aussi effarant (« le Quotidien » d'hier).
La seconde, relative aux « réseaux d'imagerie médicale (RIM) et des systèmes d'information au service du patient », traite d'un sujet moins souvent abordé. Or, dans ce domaine, la France est, encore une fois, très en retard. L'étude effectuée pour ISA recense en effet seulement dix centres hospitaliers équipés d'un RIM et cinq en passe de l'être, en 2003. A peine plus qu'en 2001. « A ce rythme-là, remarquent les auteurs de l'étude, il faudra vingt ou trente ans pour équiper l'ensemble des établissements de référence français. » Du coup, en Europe, la France fait figure de mauvais élève, loin derrière les Pays-Bas et largement devancée par l'Allemagne, l'Italie et le Royaume-Uni.
Les réseaux d'imagerie et d'information devraient pourtant devenir indispensables. « Nous n'avons plus le choix, explique Guy Frija, chef du service d'imagerie de l'hôpital Georges-Pompidou et secrétaire général de la Société française de radiologie (SFR), les réseaux d'imagerie médicale sont un puissant vecteur de facilitation du travail et de qualité au profit du patient. »
Le Pr Robert Sigal, chef du service de radiologie à l'institut Gustave-Roussy, ne dira pas le contraire. Depuis juillet 2000, son établissement est équipé d'un réseau interne auquel sont connectés tous les appareils d'imagerie. « Nous avons en archive les dossiers de 40 000 patients et près de 200 000 examens. On y accède dans un délai maximal de deux minutes. » Selon lui, tout le monde y trouve son compte. Les patients ne craignent plus de perdre leurs lourdes chemises d'images et peuvent même repartir de l'établissement avec leur dossier sur cédérom. Les radiologues profitent, de leur côté, de la qualité de l'image numérique et d'un accès rapide aux anciens examens. Quant aux cliniciens, ils peuvent maintenant consulter et compléter les dossiers des patients depuis n'importe quel poste informatique. Résultats : l'institut a gagné en efficacité, l'interdisciplinarité se développe et la qualité des interventions auprès des patients n'en est que meilleure. Malgré tout, Dominique Wolton, directeur du laboratoire CNRS « information, communication et enjeux scientifiques », insiste sur un fait : « Tous ces changements remettent en cause les divisions et l'organisation actuelles du travail, du fait de la pluridisciplinarité que les RIM induisent. » Ce qui explique en partie les importantes résistances qui creusent actuellement le retard de la France.
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