DE NOTRE CORRESPONDANTE
FLEUR ET ACHILLE sont « clowns relationnels », un concept créé par deux Belges, Christian et Françoise Moffarts, qui, à Liège, forment des clowns au soin relationnel. Pas de pitrerie ni de spectacle. Fleur et Achille ne travaillent pas dans ce registre. Leur démarche touche plutôt à la psychothérapie.
Lorsqu’ils interviennent en gériatrie, c’est pour entrer en communication avec des patients désorientés, ou murés dans le silence. Avec leur gros nez rouge et leur bouille rigolote, ils réussissent la rencontre, là où les soins classiques échouent. «Le clown est un vecteur formidable. C’est un ami qui fait remonter les souvenirs d’enfance. Il est très rare qu’une personne refuse notre intervention», confie Philippe Herreman, « Achille » dans sa vie de clown et fondateur de l’association Ch’tiClown. «Il y avait Les clowns de l’espoir pour les enfants hospitalisés, mais rien pour les personnes âgées. J’ai eu envie de proposer des interventions en gériatrie. Les possibilités sont immenses.»
Créée en 2002, l’association a commencé son activité dans des maisons de retraite gérées par la Caisse régionale d’assurance-maladie.
Et très vite, le CHR s’est intéressé à l’expérience et a accepté de financer deux interventions par mois dans le centre gériatrique des Bateliers, à Lille.
Les clowns interviennent en tandem, après une réunion de préparation avec toute l’équipe du service. «Nous travaillons surtout l’empathie, en privilégiant le regard et le toucher. Nous sommes disponibles à la relation, sans jamais imposer notre présence», confie Michel Herreman.
La gériatre Marie-Guy Depuydt, qui accueille les clowns relationnels dans son service de long séjour, considère leurs interventions comme un élément du soin :
«Des patients qui ne s’exprimaient pas auprès des soignants ou des psychologues ont pu parler aux clowns. Très spontanément, ils se confient au clown et déposent quelque chose d’important. L’originalité de ces professionnels est de rejoindre le malade là où il est, grâce à un travail reposant sur l’émotion.»
Soutenus par la Cram, le Conseil régional et, depuis peu, le Feder, les Ch’ticlowns aimeraient multiplier leurs interventions dans les services de soins palliatifs. «En fin de vie, nous pouvons apporter un peu de légèreté. Les familles nous sont souvent reconnaissantes de ce dernier sourire offert à leur proche. Mais les soignants sont encore réticents, par crainte sans doute que notre intervention ne soit déplacée.»
Ch’ticlown, tél. 06.10.88.26.38, mail chticlown@free.fr.
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