Vos malades ont lu
La fréquence du cancer du sein explique sans doute l'inquiétude qui assaille chaque femme à la moindre anomalie du sein. « Une petite boule, une légère douleur, un volume inhabituel... et on s'angoisse immédiatement. On oublie que la grande majorité des bobos aux seins se soignent sans trop de souci ou même guérissent spontanément », affirme « Marie Claire ».
Examen complet de cette partie du corps en compagnie du Dr Marc Espié (service de sénologie de l'hôpital Saint-Louis, Paris). Plainte numéro un des consultations en sénologie : « Docteur, je sens une boule. » Découvertes au cours de la toilette, d'un essayage de lingerie ou des caresses amoureuses, elles sont souvent bénignes avant 40 ans. Après la quarantaine, le risque de cancer augmente et des investigations complémentaires deviennent nécessaires : mammographie, échographie et cytoponction. Les adénofibromes sont les plus fréquents. On peut opérer après 35 ans s'ils augmentent de volume et deviennent douloureux. Les kystes, liés à des problèmes « psys », peuvent apparaître de façon brutale : « On peut s'endormir tranquillement et se réveiller le lendemain avec une mandarine dans le sein. » Leur régression peut être tout aussi spectaculaire. Evoluant avec le cycle menstruel, les mastoses sont fréquentes et anodines, même si elles peuvent être douloureuses.
Les douleurs viennent au deuxième rang des plaintes. D'origine hormonale, elles surviennent avant les règles ou au moment de la ménopause. Parfois, elles ne sont que des douleurs « projetées » de névralgies intercostales ou de rhumatismes, par exemple. Attention à la douleur permanente qui cache un problème de couple, un désir de grossesse non assouvi, une mauvaise image de soi, un deuil difficile à faire ou une dépression. Car n'oublions pas que « notre poitrine est investie d'une incroyable force symbolique ».
Les écoulements, les traumatismes et les bizarreries anatomiques viennent en dernier parmi les motifs de consultation.
Mithridate, saint patron des résilients
« Pour la science », mars
Du verbe latin resilio, sauter en arrière, rebondir, rejaillir, la résilience a un saint patron. Héros cornélien, Mithridate, né en 132 avant notre ère, serait l'exemple du résilient. A 11 ans, il fuit le domicile de sa mère qui aurait joué un rôle dans la mort de son père et se réfugie dans la montagne. Là, il s'endurcit au froid, à la faim et à la soif. Surtout, il absorbe des petites doses des poisons les plus répandus afin de s'en prémunir. Cette précaution le sauvera lorsque, devenu roi, il tentera de se suicider : le poison qu'il avale reste sans effet.
Popularisée par Boris Cyrulnik, la résilience est devenue un concept clé en psychologie. Elle illustre la capacité de réussir sa vie en dépit de l'adversité (environnement parental, guerre, etc.). En mécanique, elle mesure la résistance aux chocs des matériaux, mais son acception s'est aujourd'hui élargie : elle s'applique à tout objet (organe, individu, écosystème) qui a la propriété de revenir à son état initial après une perturbation, au sens large, due à son environnement. « Pour la science » dresse un catalogue des différents usages du mot. Parmi eux, les erreurs du génome qui sont une source d'amélioration et qui participent à la résilience de la vie. La vaccination qui, en induisant une première atteinte de l'organisme, augmente sa capacité à répondre, à être résilient. Les antibiotiques qui, eux, accroissent la résilience... des bactéries. Ou encore plus surprenant, la résilience myocardique face à l'ischémie. Depuis 1986, des études expérimentales ont montré que des cycles brefs d'ischémie-reperfusion protègent le cur contre les lésions irréversibles en cas de survenue d'une ischémie prolongée et plus sévère.
Accoucher dans la douleur devient tendance
« Elle », 17 mars
« Depuis deux-trois ans, même si cela ne se traduit pas encore dans les statistiques, accoucher naturellement est plus que tendance », affirme l'hebdomadaire « Elle ». Ces femmes qui refusent la péridurale ne le font pas seulement par conviction religieuse. Elles ne sont pas toutes originaires d'Africaine ou d'Asie où il peut être culturellement impensable de ne ne pas souffrir, car même les people s'y mettent, de Vanessa Paradis à Stella Tennant, en passant par Kate Winslet.
Leur désir d'accoucher autrement est souvent une réaction à l'hypermédicalisation de la grossesse. Elles ne veulent pas être dépossédées de leur accouchement. Elles accouchent avec des médecins et des sages-femmes qui les aident à se passer de l'anesthésie, grâce à des moyens non médicaux : bains chauds, massage du périnée, voire du col de l'utérus. Les préparations à l'accouchement sont poussées et diversifiées : haptonomie, sophrologie ou chant prénatal.
Chantal Birman, sage-femme, assure que « c'est une occasion unique pour une femme d'aller à la rencontre d'une partie d'elle-même qu'elle ne soupçonnait même pas. Une femme qui a accouché sans péridurale a touché, du bout de son âme, les deux bornes de la vie : la naissance et la mort. Pour elle, rien ne sera plus jamais comme avant ». Ne pas rater une minute de ce moment essentiel, tel est donc le désir de toutes ces femmes. Et « il n'est pas rare qu'elles souffrent moins que les autres, car elles sont si motivées qu'elles se font comme une péridurale psychique », explique le Dr Jean-Marie Delassus, pédopsychiatre. Même en cas de refus, la consultation d'anesthésie est obligatoire avant l'accouchement. Si besoin ou pour celles qui changent d'avis, le recours à la péridurale reste toujours possible.
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