JOEL FARGES ne manque pas d’expérience, avec les films et téléfilms qu’il a tournés ou produits dans une dizaine de pays, et notamment dans les régions himalayennes. Pourtant, en choisissant d’adapter le roman de Jean-Louis Gouraud, inspiré d’une histoire vraie découverte dans une vieille revue de 1890, il n’a peut-être pas mesuré l’ampleur du défi. Le tournage dans le froid sibérien, la neige, en plusieurs langues, avec des chevaux, des ours, des rennes... a été une grande aventure.
Pas question de tricher pour raconter le périple du jeune Cosaque (Kazakh) Dimitri Nicolaïevitch Pechkov et de son petit cheval gris (en russe sery, d’où le diminutif Serko) de la Mandchourie à Saint-Pétersbourg, près de 9 000 km parcourus en moins de 200 jours, du 7 novembre 1889 au 19 mai 1890. Dimitri voit son meilleur ami et les chevaux de la communauté de chasseurs-éleveurs massacrés par des maquignons aux ordres du gouverneur. Il décide d’aller demander justice au tsar. Le film le suit, lui et son cheval mandchou : la région de l’Amour, la taïga de Bouriatie, le lac Baïkal, la toundra sibérienne, les monts de l’Oural, les plaines de l’Europe orientale. Il rencontre des Evenks, un ours gigantesque, des nomades mongols, des prisonniers enchaînés... et surtout le Français Emile Fragonard, montreur d’ombres qui va magnifier son histoire dans son spectacle.
A de superbes images, la confrontation de l’homme et de la nature, le récit d’apprentissage, l’évocation historique, la défense des minorités menacées, « Serko » ajoute ainsi l’humour, personnifié par Jacques Gamblin, bonimenteur de choc.
Compte tenu de la concurrence des blockbusters, le film ne sort pas dans beaucoup de salles. Si le sujet vous intéresse, n’attendez pas trop car il mérite le grand écran.
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