LE 49e congrès national des Centres de Santé s’est tenu le week-end dernier à la Faculté Paris Diderot. L’occasion pour les médecins salariés de ces centres de faire part de leur souhait de rechercher des convergences avec les maisons de santé. Celles-ci présentent en effet des points communs avec les centres de santé, même si les premières sont constituées de professionnels de santé libéraux, alors que les deuxièmes hébergent des salariés. « Il va falloir aller vers des convergences, il y a énormément de choses qui nous rapprochent », a ainsi déclaré le président de l'Union syndicale des médecins de centres de santé (USMCS), Éric May.
En quoi « centres » et « maisons » se ressemblent-ils ? Éric May cite « les pratiques collectives et pluridisciplinaires, la présence de professionnels médicaux et paramédicaux, le travail coordonné, la volonté de dépasser le cadre du simple soins pour s’engager dans une démarche de prévention », sans oublier « l’enthousiasme et la conviction ». Mais, Éric May le reconnaît, à côté de ces points communs subsistent des différences comme l’absence de statuts pour les maisons de santé (celles-ci envisagent cependant de s’en doter). De plus, si les centres de santé garantissent partout des tarifs opposables, cette pratique ne peut s’appliquer aux maisons de santé, même si, dans les faits, elles s’y plient souvent.
Part variable.
Enfin, ajoute Éric May, « il existe un point qui, sans nous séparer, nous différencie ; c’est celui du mode de rémunération ». En effet, les professionnels de santé exerçant en maisons de santé sont rémunérés essentiellement sur la base du paiement à l’acte, alors que ceux exerçant en centre de santé sont des professionnels de santé salariés. On note cependant que, de plus en plus, les professionnels des centres de santé associatifs perçoivent dans leur salaire une part variable calculée en fonction du nombre d’actes effectués. « Il y a place pour une vraie synergie entre ces deux types de structures », estime Éric May, d’autant que pour les jeunes générations de médecins, le principe de la rémunération à l’acte n’est plus un dogme. »
Une opinion que ne contredit pas le Dr Arnaud Blessemaille, président de la FEMASAC (Fédération des maisons de santé comtoises), qui compte un centre de santé situé à Belfort parmi ses adhérents. « Nous partageons une même vision des choses, et le rapprochement est enrichissant pour les deux types de structures que sont les centres et les maisons de santé, confie-t-il au « Quotidien ». Les centres de santé ont à apprendre de nous sur les particularités de l’exercice libéral, et eux nous font profiter de leur expérience de la gestion de ce type de structure pluridisciplinaire. » La synergie entre ces deux types d’organisation est telle que la FEMASAC a accompagné la création du centre de santé de Belfort.
On compte environ 1 400 centres de santé implantés en France, gérés par des communes, des mutuelles ou des associations.
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