LES THÉRAPIES antitumorales à action ciblée peuvent être extrêmement efficaces. Hélas, ces nouveaux traitements n'agissant que sur des types de cancers très précis, ils n'apportent aucun bénéfice à de nombreux patients.
En conséquence, les cliniciens sont à la recherche de stratégies leur permettant de savoir le plus rapidement possible si leurs malades répondent bien au traitement qu'ils ont choisi de leur administrer.
A l'heure actuelle, le suivi de l'efficacité d'une stratégie antitumorale ne peut généralement démarrer que dans les mois suivant le début du traitement. Ce suivi se fonde sur l'utilisation de techniques d'imagerie médicale et/ou sur l'analyse histologique de biopsies. Le recours à l'imagerie médicale permet d'observer l'évolution de la taille des tumeurs traitées. Mais, chez de nombreux patients, un traitement peut mettre assez longtemps à induire une modification du volume tumoral, même s'il s'avère finalement très efficace. Les biopsies posent, quant à elles, des problèmes d'ordre pratique : d'une part, elles peuvent être difficiles à réaliser. Tout dépend de la localisation de la tumeur traitée ; d'autre part, des erreurs d'échantillonnage lors du prélèvement ne peuvent pas toujours être exclues.
Une méthode alternative de suivi des traitements antitumoraux a récemment été proposée : elle se fonde sur l'utilisation d'une protéine radiomarquée, l'annexine V. Il a été établi que la quantité d'annexine V fixée à une tumeur est corrélée au nombre de cellules tumorales en apoptose. Malheureusement, la clairance de cette protéine est assez lente, ce qui conduit à l'obtention d'images d'assez mauvaise qualité, pas toujours très informatives.
D. Hallahan et son équipe ont donc recherché une autre protéine, à clairance rapide, permettant le développement d'une stratégie de suivi similaire.
L'identification d'un peptide doué de reconnaissance.
Cette démarche les a conduits à l'identification d'un peptide capable de reconnaître les cellules cancéreuses qui répondent bien aux inhibiteurs du récepteur du facteur de croissance de l'endothélium vasculaire (VEGF). En marquant ce peptide et en l'injectant à des souris porteuses de diverses tumeurs, D. Hallahan et ses collaborateurs ont montré que la méthode est assez précise pour permettre la détection de toutes les tumeurs sensibles aux inhibiteurs du récepteur au VEGF, et assez spécifique pour ne pas conduire au marquage des tissus sains et des tumeurs résistantes aux traitements.
Z. Han et coll., « Nature Medicine », édition en ligne avancée du 24 février 2008.
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