L'HYPERSECRETION de mucus qui survient dans certaines maladies respiratoires comme l'asthme, la bronchite chronique ou la mucoviscidose représente un facteur de risque de mortalité dans ces groupes de patients. Et l'on ne dispose encore d'aucun traitement pour diminuer cette sécrétion de mucus malgré de considérables efforts de recherche.
Cela pourrait changer comme le suggère un nouveau travail (1).
Une équipe dirigée par le Dr Kenneth Adler (université de Caroline du Nord, Raleigh, Etats-Unis), avait récemment démontré que la protéine MARCKS (Myristoylated, Alanine-Rich C-Kinase Substrate) joue un rôle indispensable pour la sécrétion de mucus par les cellules épithéliales bronchiques en culture. L'équipe montrait aussi qu'un peptide synthétique (Mans), correspondant au fragment N-terminal de Marcks, inhibe in vitro la libération de mucus, de façon dose-dépendante.
Dans la trachée d'une souris.
Dans une nouvelle étude, dont le premier signataire est le Dr Monique Singer de l'Institut Pasteur à Paris, a été testé l'effet du peptide Mans chez l'animal : la souris sensibilisée par l'ovalbumine, un modèle d'inflammation allergique des voies aériennes ressemblant étroitement à l'asthme humain.
Le peptide Mans instillé dans la trachée des souris asthmatiques provoque une nette réduction du taux de sécrétion du mucus.
Le peptide Mans semble agir en bloquant la libération de mucus à partir des cellules caliciformes, peut-être en empêchant la liaison de la protéine Marcks aux membranes des granules intracellulaires de mucine (le composant glycoprotéique du mucus), proposent les chercheurs.
« L'administration intratrachéale de ce peptide Mans pourrait réduire la sécrétion de mucus dans les voies respiratoires des patients affectés d'asthme, de bronchite chronique et de mucoviscidose », concluent-ils.
La prochaine étape devrait être la conduite d'études de toxicité dans différentes espèces animales.
L'étude jette les bases pour le développement de nouveaux agents qui, selon les chercheurs, « pourraient trouver une place importante dans le traitement des troubles d'hypersécrétion de mucus ».
« Nature Medecine », 11 janvier 2004.
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