Une exposition à Marseille

Un peintre inspiré par sa mère malade Alzheimer

Publié le 01/04/2007
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DE NOTRE CORRESPONDANTE

ACCOMPAGNER « la mère » dans les terres oublieuses de la mémoire perdue est toujours une épreuve. Le peintre Gérard Alary ne pouvait se contenter de vivre avec ses émotions cette maladie si douloureuse. «C'est une aventure qui m'a permis de pouvoir capter ce que ma mère me donnait comme énergie.» Sa mère, Georgette, est donc au centre du travail artistique à plusieurs facettes. De grandes toiles on envahi une chapelle du XVIIe siècle, et un univers sonore a été créé par Laurent Garnier, avec des vidéos réalisées par Hakeem B., et rassemblées dans une scénographie de Michel Enrici. «Ces grandes toiles rendent le vertige de cette maladie d'Alzheimer, explique un des organisateurs de l'exposition, mais aussi, par verticalité, la dignité d'être debout dans cette épreuve. L'exposition n'est pas une simple manifestation artistique. Elle ouvre une porte sur la relation qui se construit entre une mère et son fils.»

Gérard Alary s'est penché sur les trois vies de sa mère : sa vie de femme et de mère, sa vie avec la maladie d'Alzheimer et latroisième dans le dialogue et la création partagés avec son fils aux marges de sa conscience. «Ce qui importe, c'est de rappeler que, dans cette société, l'artiste a des choses à dire de son rapport au monde», assure Marie-Paule Vial, directrice des musées de Marseille. La maladie d'Alzheimer a une image très négative, liée à la perte d'un ensemble de fonctions cognitives, mais, rappelle le Dr François Sellal, «le malade peut garder des émotions et un sens esthétique. Avec un minimum de confiance en lui, il peut avoir des audaces».

Le malade est acteur de l'oeuvre produite par l'artiste. Les médecins observent avec beaucoup d'intérêt cette forme de retour au narcissisme des patients atteints d'Alzheimer, mais aussi de l'entourage familial, très sollicité. L'art-thérapie, pas assez développé dans les centres de soins, se révèle efficace dans cette pathologie. «Depuis sept ans que je travaille avec eux, témoigne Pilar Garcia, musicothérapeute, on voit des traces de cette activité chez le malade, mais aussi dans sa famille. Avec l'art-thérapie, on retrouve un être doué de création. Jusqu'au bout, l'humanité est là.»

Le Pr Jacques Touchon, neurologue, a rappelé, lors de l'inauguration, la hausse du nombre de malades atteints d'Alzheimer. «Huit cent mille aujourd'hui, 1,3million dans quelques années. Comment allons-nous traiter nos aînés?» La question de la reconnaissance des aidants prend dans ce contexte tout son sens. Et l'oeuvre de Gérard Alary apparaît comme un cri d'espoir.

Des aides pour les proches

Novartis Pharma s'intéresse tout particulièrement à la répercussion de la maladie d'Alzheimer sur les proches. Le laboratoire propose notamment des guides pratiques (« Communiquer avec un malade Alzheimer », « Ça n'arrive pas qu'aux autres », « Aménageons la maison d'Aloïs »), des brochures pratiques « Regards sur Alzheimer » (trois sont disponibles pour accompagner la prise en charge d'un proche atteint, se faire aider dans la prise en charge et faire face aux troubles du comportement). Avec « la Maison virtuelle », on apprend comment aménager le domicile du malade pour améliorer son confort et limiter les risques d'accidents domestiques. Enfin, Novartis Pharma a lancé le programme d'études Pixel, coordonné par le Dr Philippe Thomas, visant à comprendre les ressorts de l'aide apportée par les aidants familiaux, leurs attentes et les risques qui les menacent.

Site www.proximologie.com et contact@proximologie.com pour demander les guides.

> HÉLÈNE FOXONET

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8138