ENCORE mal connu et insuffisamment pris en charge, le syndrome de déficit en testostérone (SDT) est caractérisé par une symptomatologie touchant de multiples systèmes secondaires à la chute de testostérone. Si la symptomatologie est très tranchée chez les sujets jeunes, en revanche, le diagnostic est beaucoup plus difficile chez les sujets âgés. Après la cinquantaine, l'apparition des symptômes est progressive, liée à la diminution, elle-même lente, des taux de testostérone plasmatique. La symptomatologie s'organise autour d'une triade fondée sur des troubles d'ordre : sexuels (baisse de la libido, dysfonction érectile, troubles de l'éjaculation…), psychiques (troubles de l'humeur, du sommeil, cognitifs, alimentaires…) et physiques (fatigabilité, diminution de la force musculaire, ostéoporose, baisse de la pilosité…).
Aucune des données d'examens cliniques n'est suffisamment spécifique pour permettre d'affirmer le diagnostic. Le traitement substitutif ne doit être envisagé que devant des signes cliniques clairement compatibles avec un déficit associé à un taux de testostérone sérique nettement abaissé.
Le dosage le plus exact pour affirmer le diagnostic est celui de la testostérone biodisponible, fraction active de l'hormone. Seuls certains laboratoires de référence peuvent le réaliser. Il n'est donc pas disponible en pratique courante. La testostérone reste donc la référence reconnue par les sociétés savantes. Deux dosages espacés montrant un taux anormalement abaissé sont nécessaires pour confirmer le diagnostic.
Le but du traitement est double : améliorer la qualité de vie et agir sur les facteurs de morbidité et de mortalité. L'amélioration de la qualité de vie est marquée par la réapparition d'une sensation de bien-être et l'amélioration des fonctions sexuelles
Mais l'impact principal du traitement par testostérone se situe probablement au niveau des facteurs de morbidité et mortalité. La normalisation de la testostérone est un facteur puissant de la composition corporelle permettant une modification de la masse grasse et une augmentation parallèle de la masse maigre. De même, le remplacement hormonal chez les sujets déficitaires améliore la sensibilité à l'insuline et le taux d'HbA1C. Il permet également de prévenir la survenue d'un syndrome métabolique. Enfin, la mortalité des sujets déficitaires en testostérone est plus importante, indépendamment de l'âge, de l'état de santé, de l'adiposité, de la tension artérielle et des taux de lipides et de glycémie.
Une délivrance régulière.
Premier dispositif transdermique matriciel, Testopatch (Pierre Fabre Médicament) est indiqué chez l'adulte dans le «traitement substitutif d'un hypogonadisme masculin par déficit en testostérone affirmé par les signes cliniques et biologiques», à la posologie de deux dispositifs transdermiques tous les deux jours. La testostérone est solubilisée dans un adhésif fin et transparent qui garantit une bonne adhésion sur la peau et assure ainsi une délivrance régulière de la testostérone, proportionnelle à la surface appliquée. Ce système matriciel sans solvant alcoolique limite le risque de réactions cutanées liées à l'alcool. Les résultats des essais cliniques ont montré une restauration et un maintien à long terme des taux physiologiques de testostérone totale, biologique, et une amélioration des symptômes cliniques.
Si la prescription initiale de ce patch, comme toutes les spécialités à base de testostérone, est réservée aux urologues, andrologues et gynécologues, les médecins généralistes jouent un rôle clé dans la détection de ce déficit. Avant de démarrer un traitement, le médecin doit rechercher une cause curable au déficit et éliminer préalablement toute contre-indication absolue d'une androgénothérapie : cancer de la prostate, tumeur hépatique, hypersensibilité connue à la testostérone, prise de médicaments (corticoïdes, neuroleptiques, certains antidépresseurs tricycliques, agonistes de la LH-RH). Le traitement est généralement pris à vie et la surveillance est également à vie (3, 6, 9, 12 mois après le début du traitement, puis annuellement). La surveillance repose sur l'amélioration des signes cliniques, un bilan biologique standard, un dosage du PSA et un toucher rectal réguliers.
Testopatch est disponible sous forme de trois dosages (1,2 mg/24 h, 1,8 mg/24 h et 2,4 mg/24 h). Non remboursé par la Sécurité sociale, il est vendu au prix public conseillé de 87,20 euros.
D'après les communications des Prs J.-P. Raynaud (Paris) et J. Tostain (Saint-Etienne), lors d'une conférence de presse organisée par Pierre Fabre Médicament.
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