VOIE PROMETTEUSE dans la théorie, la pharmacogénétique, ou étude des interactions entre le génotype et la pharmacothérapie, a été peu étudiée quant à ses applications pratiques potentielles. Le cytochrome P450 existe sous plusieurs formes génétiquement déterminées. Deux variants des allèles (R144C) et trois variants des allèles (I359L) du cytochrome CYP2C9 diminuent l'activité enzymatique de 30 et 80 % respectivement. Dix polymorphismes d'un seul nucléotide de la vitamine K, Epoxide Reductase Complex Subunit 1 (VKORC1) sont associés à la nécessité d'utiliser des posologies faibles, intermédiaires ou élevées d'AVK. Ainsi, aux Etats-Unis, la FDA a proposé aux médecins d'utiliser des tests génétiques pour améliorer l'adaptation posologique des AVK et potentiellement diminuer le risque hémorragique associé à ce traitement. L'étude COUMA-GEN est un essai thérapeutique, prospectif, randomisé ayant inclus 206 patients (dont 200 ont eu des données exploitables) devant recevoir un traitement par un AVK (la warfarine). Les patients ont a eu un prélèvement endobuccal pour un test ADN rapide, afin de déterminer leur génotype concernant le cytochrome CYP2C9 et la VKORC1. Pour la moitié des patients, la warfarine a alors été administrée à une posologie adaptée, selon qu'ils étaient métaboliseurs lents ou rapides, et, dans le groupe témoin, la warfarine a été administrée selon les schémas posologiques usuels.
Les résultats de cet essai, avec un suivi moyen de trois mois, ont montré que, par rapport aux patients du groupe témoin, chez les patients ayant eu une détermination de leur génotype, il a été plus souvent utilisé des posologies stables de warfarine (p < 0,001), il y a eu moins d'ajustements de la posologie (p = 0,03) et les ajustements de posologie ont été plus faibles (p = 0,002) avec, en parallèle, une tendance à avoir moins souvent un INR en dehors des cibles thérapeutiques (p = 0,06), ce dernier critère constituait le critère principal de l'étude.
A confirmer.
Si les autres essais en cours confirment les résultats de COUMA-GEN et montrent, par ailleurs, une diminution du risque hémorragique, le test génétique, qui sous-tend cette pratique étant commercialisable rapidement, la pharmacogénétique connaîtra peut être une application clinique à grande échelle.
D'après la communication de Jeffrey Anderson (Salt Lake City).
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