RHONE-ALPES
Déjà, lors du premier mouvement national de protestation des 24 et 25 octobre, les cliniques privées de la région Rhône-Alpes avaient préféré la « méthode douce », basée sur la communication grand public et la sensibilisation des patients, pour faire entendre leurs revendications, et exclu toute cessation de l'activité. Cette fois encore, une fermeture pure et simple des établissements leur paraît « excessive et dangereuse ».
Repousser les rendez-vous d'une semaine, voire de deux, refuser carrément d'en proposer et diriger les patients vers l'hôpital ? Fermer la presque totalité de l'établissement, à l'exception des urgences et de la gynécologie, avec toutes les difficultés que cela signifie dans les deux cas ? Ou bien rester ouvert, faire le gros dos, et travailler normalement comme si de rien n'était ?
Le débat est animé à Lyon et dans la région Rhône-Alpes, l'hospitalisation privée depuis la fin d'octobre dans la perspective du mouvement national de grève illimitée commencé lundi.
Certains chirurgiens sont pour la grève totale, d'autres résolument contre, le même clivage partageant les gestionnaires et les directions administratives. C'est pourtant le refus d'un mouvement « jusqu'au-boutiste » et donc la poursuite normale de l'activité que la plupart des cliniques privées de la deuxième région française semblent avoir adoptée pour l'instant : dans les huit départements de Rhône-Alpes, pratiquement aucun établissement de santé privé n'était en effet fermé au matin du 5 novembre. La plupart ont, semble-t-il préféré, s'aligner sur l'attitude que certains qualifient de « retenue », les autres de « modérée », qui empêche la grève pure et dure, depuis des années.
Déjà, les 24 et 25 octobre, l'union régionale de l'hospitalisation privée avait donné le ton, excluant lors de ce premier mouvement national d'avertissement et de protestation, toute fermeture totale des établissements. Un mot d'ordre national jugé dans la région « dangereux et excessif ». Son président, le Dr Charles Bernard (clinique du Tonkin, Villeurbanne, Rhône ), avait préféré la « méthode douce de l'information et de la communication », avec d'un côté une « sensibilisation individuelle des patients dans les cliniques », personnels et médecins mettant à profit leurs contacts avec les malades pour expliquer leurs difficultés, et de l'autre une communication grand public par le biais d'annonces dans la presse régionale.
Du coup, du côté des pouvoirs publics, on ne manifeste guère d'inquiétude. Comme l'explique Patrick Vandenbergh, secrétaire général de l'agence de l'hospitalisation, à Lyon, la seule « démarche de précaution » prise par l'agence régionale dans la perspective de ce mouvement des cliniques privées a été d'écrire dès le 31 octobre aux établissements concernés - ceux qui ont un UPATOU ou un service de néonatalogie - pour leur rappeler leurs devoirs et obligations réglementaires en matière d'accueil des urgences.
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