L'OBJET se présente sous la forme de huit feuilles qui constituaient à l'origine un rouleau d'une longueur estimée à 7 m. C'est, par sa taille et son contenu, le deuxième au monde après celui conservé à Leipzig. Acquis par l'Etat pour 670 000 euros grâce au mécénat du groupe Ipsen. Un « trésor national » qui avait été rapporté en France en 1953 par un particulier en vertu des accords passés par la République arabe d'Egypte avec l'ex-puissance mandataire. Et qui s'est retrouvé en vente publique après le décès de son propriétaire.
Un livre de médecine sur les grosseurs.
Ce qui le rend particulièrement précieux et unique, c'est son contenu homogène. Le papyrus comporte en effet sur les deux faces un ensemble de textes relatifs pour la plupart aux « shefout », les gonflements dans différents états ; ils sont écrits par deux scribes successifs en « hiératique », une variante de hiéroglyphes caractéristique du Nouvel Empire, ce qui a permis de le dater. Au recto, le premier scribe semble avoir consigné soigneusement un descriptif de maladies et des recettes de remèdes, dont on retrouve certaines sur d'autres textes médicaux connus. Tandis que le second a complété, au verso, les recettes du premier, par des observations de pustules, de furoncles ou d'abcès, selon les termes que l'on emploierait, mais en transposant la maladie dans un contexte divin où elle trouve explication et remèdes.
La cohérence du contenu des deux ensembles textuels suggère, selon Marc Etienne, du département des antiquités égyptiennes du musée du Louvre, une actualisation par un scribe versé dans l'art médical d'un document de référence, sorte de traité spécifique sur les grosseurs.
Douze siècles avant les écoles de médecine grecque, c'est la médecine égyptienne en train de s'écrire. Des spécialistes du domaine médical et pharmaceutique vont se pencher à leur tour sur le document, afin d'identifier les maladies décrites et les principes actifs des remèdes.
L'art médical égyptien.
Le papyrus est présenté jusqu'au 6 août au sein d'une sélection d'objets du département des antiquités égyptiennes touchant à la profession de médecin et à l'exercice de l'art médical. Les praticiens sont évoqués par leurs monuments. Ainsi que les divinités associées aux maladies et à leur guérison. Sont également regroupés divers instruments de médecine et de chirurgie, et des pots ayant contenu des préparations.
* Aile Richelieu, salle d'exposition temporaire. Le papyrus regagnera ensuite le département des antiquités égyptiennes.
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