L'apparition d'un gène codant pour une protéine oncogène, le gène Tre2, dans le génome de certains primates aurait contribué à l'établissement de la barrière d'espèce séparant les hominidés des autres primates. C'est ce que suggère l'étude de la séquence et de l'expression de cet oncogène.
Le gène Tre2 est absent du génome de la souris et de celui de la plupart des mammifères jusqu'ici étudiés. Une équipe de scientifiques de la faculté d'Harvard a cherché à dater l'émergence de ce gène et à définir le mécanisme par lequel cette émergence s'est produite au cours de l'évolution des primates.
L'analyse de la séquence de Tre2 et celle de la totalité du génome humain a conduit les chercheurs à observer que le gène Tre2 résulte de la fusion de deux gènes, USP2 et TBC1D3. Le gène TBC1D3 dérive lui même d'une duplication segmentaire dont ont retrouve de nombreuses copies dans le génome humain. La duplication à l'origine de l'apparition de TBC1D3 n'est pas retrouvé chez la souris ni chez la majorité des autres mammifères : TBC1D3 et, par conséquent, Tre2 seraient donc apparus après que les primates ont divergé des autres espèces mammifères, il y a 21 à 33 million d'années.
De plus, le gène Tre2 est exprimé de manière spécifique au niveau des testicules. L'émergence de cette activité pourrait donc avoir conduit à la mise en place de spécificités dans les processus de reproduction et, par ce biais, avoir participé à la spéciation des hominidés.
C. A. Paulding et coll., « Proc Natl Acad Sci USA », édition en ligne avancée, www.pnas.org/cgi/doi/10.1073/pnas.0437015100
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