DE 10 à 20 % des Français souffriraient de troubles fonctionnels intestinaux (cohorte Gazel), dont 4 à 8 % de constipation fonctionnelle. Ces plaintes sont majoritairement chroniques (40 % durent depuis plus de dix ans) et entraînent les patients à consulter dans 10 à 50 % des cas, le plus souvent un généraliste (70 % des cas). Soit motif principal de consultation, soit plainte annexe abordée en fin de consultation, la constipation n'est pas toujours un problème simple à prendre en charge pour le médecin. Il doit s'assurer de la réalité de la définition de la constipation (différente des impressions personnelles), faire préciser ses caractéristiques (degré d'intensité, durée, périodicité, etc.) et rechercher d'éventuels signes associés (douleurs, rectorragies, nausées, ballonnements, fièvre, etc.). Au terme de cet examen, trois priorités se présentent pour le médecin : éliminer l'urgence (subocclusion ou occlusion intestinale), éliminer une pathologie organique sous-jacente (avoir la hantise du cancer du côlon - coloscopie), enfin, soulager le patient porteur le plus souvent d'une pathologie fonctionnelle chronique.
Gérer le terrain de fond.
Face à cette pathologie fonctionnelle, le médecin doit en premier lieu expliquer au patient les règles hygiéno-diététiques, l'aider grâce à un traitement fonctionnel, mais également gérer le terrain de fond (intrication entre la personnalité psychologique et la plainte). Il doit également s'intéresser aux prises médicamenteuses en recherchant plus spécifiquement la prise d'opiacés, d'anticomitiaux, d'antidépresseurs, de neuroleptiques, d'anticholinergiques, d'inhibiteurs calciques, d'antiparkinsoniens, de bêtabloquants, de diurétiques, ainsi que d'adsorbants intestinaux.
Face à cette constipation idiopathique chronique, il importe de savoir si elle est due à un problème de transit ou d'évacuation. L'analyse des symptômes peut souvent être utile pour mieux connaître à quel niveau se situe le problème. En effet, des besoins rares (moins de trois selles par semaine) et des selles dures évoquent un trouble du transit. Quant à l'origine distale, elle est souvent mise en cause s'il existe une évacuation incomplète, des efforts de poussées, une évacuation difficile, ainsi qu'une plénitude rectale. Néanmoins, il n'existe pas toujours de corrélation entre la plainte du malade et le type de symptômes.
C'est alors que l'étude du temps de transit des marqueurs (TTM) prend tout son intérêt, permettant ainsi d'orienter la prise en charge et de donner au patient le traitement le mieux adapté. Ainsi, en cas de ralentissement isolé du temps de transit, des laxatifs oraux seront prescrits et des laxatifs rectaux utilisés lors d'une stase terminale. S'il existe une stase au niveau du côlon ainsi qu'une stase rectale, des laxatifs oraux et rectaux seront prescrits.
C'est afin de faciliter cette étude du temps des marqueurs que Transi-Kit, nouvel outil diagnostique, vient d'être mis sur le marché par les Laboratoires Mayoly-Spindler (fabricant : Marquat Génie Bio Médical).
Douze marqueurs cubiques non digestibles.
Test fonctionnel, disponible en pharmacie depuis le mois de mai, Transi-Kit est prescrit par le gastro-entérologue afin de préciser la nature de la constipation dont souffre le patient. Transi-Kit est un test simple qui permet d'évaluer le temps de transit intestinal afin que le médecin puisse proposer le traitement le mieux adapté à la situation du patient. Ce test totalement indolore consiste en l'absorption journalière pendant six jours, à heure fixe, d'une seule gélule contenant 12 marqueurs cubiques non digestibles (non absorbés par l'intestin). Ces marqueurs seront évacués naturellement dans les selles. La radiographie de l'abdomen sans préparation permettra de bien visualiser les marqueurs radio-opaques en cours de cheminement dans l'intestin. En fonction de la localisation de ces marqueurs et de leur nombre, le médecin déterminera la nature des troubles du transit intestinal du patient et les conséquences pour son traitement. Transi-Kit peut également être utilisé pour la prise en charge d'une incontinence fécale, afin de rechercher un éventuel trouble du transit associé.
Conférence de presse organisée par les Laboratoires Mayoly-Spindler, à laquelle participaient : les Prs M. Dapoigny (CHU hôtel-Dieu, Clermont-Ferrand), P. Ducrotté (CHU Charles-Nicolle, Rouen), le Dr C. Ghasarossian (faculté René-Descartes, Paris-V) et I. Parmentier (directeur de la stratégie des Laboratoires Mayoly-Spindler).
Conseils pratiques aux patients
Après avoir acheté Transi-Kit en pharmacie, prendre d'abord rendez-vous au cabinet de radiologie pour faire réaliser une radiographie de l'abdomen sans préparation (ASP). Puis, prendre les gélules à heure fixe : à l'heure du rendez-vous pour l'ASP ; en commençant le 6e jour précédant celui de l'ASP.
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