Le sarcome d'Ewing est une tumeur maligne de l'os qui atteint l'enfant, l'adolescent et le jeune adulte (jusqu'à 30 ans). Des chercheurs de l'INSERM, du CNRS et de l'Institut Curie ont mis au point, en collaboration avec des médecins, une nouvelle approche thérapeutique très prometteuse permettant de prolonger la survie de souris porteuses d'une tumeur d'Ewing greffée.
Cette stratégie consiste en l'administration conjointe d'un interféron humain (alpha ou bêta) et d'un agent antitumoral, l'ifosfamide.
Les souris « nude » (immunodéprimées) sont couramment utilisées comme modèle pour étudier les sarcomes d'Ewing : lorsqu'on leur injecte en sous-cutané des cellules dérivant de tumeurs d'Ewing humaines, les cellules greffées se maintiennent et engendrent une tumeur solide.
L'équipe de Jeanne Wietzerbin a observé que l'administration d'interférons humains alpha ou bêta, après l'injection de cellules tumorales, empêche la prise de la greffe et la croissance tumorale. De plus, toujours dans le modèle de la souris, l'interféron ß retarde le développement des tumeurs établies.
Par ailleurs, on a récemment observé que l'ifosfamide, agent chimiothérapeutique bloquant la prolifération cellulaire, donne de bon résultat sur les patients atteints d'un sarcome d'Ewing et résistants aux traitements conventionnels.
L'équipe de Jeanne Wietzerbin a utilisé le modèle murin pour tester l'effet des interférons en association avec l'ifosfamide.
Un effet synergique important a pu être observé : les interférons semblent rendre les cellules plus sensibles à la chimiothérapie et l'ifosfamide augmente la sensibilité des cellules aux interférons.
Chez les souris porteuses d'une tumeur d'Ewing, ce traitement conduit à une forte nécrose de la tumeur, à l'arrêt quasi complet de la division tumorale et finalement à la calcification du tissu tumoral.
Ces résultats, obtenus dans un modèle animal, paraissent très prometteurs. Ils doivent être confirmés par des essais cliniques. Ils représentent un espoir pour le traitement de ce cancer, en premier lieu pour les patients résistants aux traitements conventionnels.
J. Sancéau et coll., « Oncogene », 31 octobre 2002, pp. 7 700-7 709.
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