La recherche de nouveaux agents antimicrobiens produit ses premiers résultats. En témoigne le pipeline d’un jeune laboratoire suisse, Basilea, issu d’un spin-off avec Roche créé dans l’objectif de répondre à l’augmentation de l’antibiorésistance. Faut-il d’ailleurs parler de jeune pousse pour Basilea qui a déjà mis sur le marché en France, Allemagne, Italie et Royaume-Uni le ceftobiprole indiqué dans le traitement des infections respiratoires ? C’était aussi l’un des principaux sponsors d’un congrès européen spécialisé dans les infections fongiques, TIMM (Trends in Medical Mycology) qui s’est tenu à Lisbonne du 9 au 12 octobre. Le laboratoire lance une offensive marketing audacieuse pour se hisser au niveau des grands. Cet investissement s’explique par le lancement envisagé en 2016 d’un nouvel antifongique, l’isavuconazole, qui a reçu en juillet dernier l’approbation du Comitee for Medicinal products for human Use (CHMP). C’est une étape majeure avant l’autorisation qui devrait être accordée prochainement par l’Union européenne. Certes, il ne s’agit pas d’une innovation de rupture. Mais l’isavuconazole offre une alternative thérapeutique dans la prise en charge des infections fongiques à forte létalité diagnostiquées chez des patients transplantés ou traités par chimiothérapie lourde.
Produits de niche
Proposer des produits de niche là où les besoins thérapeutiques ne sont pas couverts est la stratégie choisie par Basilea. Il est en effet indiqué en cas d’infection à aspergillus sévère ou chez des patients atteints de mucormycoses lorsque l’amphotéricine B ne peut être prescrite. Ces indications reposent sur les résultats de deux études de phase III. SECURE a ainsi inclus 518 patients dans un essai comparatif mené en double aveugle, isavuconazole versus voriconazole. Le taux de mortalité à 42 jours constituait le principal critère d’évaluation. Les résultats sont comparables dans les deux groupes sans différence statistiquement significative, 18,6 % dans le groupe isavuconazole, 20,2 % dans le groupe voriconazole. L’isavuconazole l’emporte en revanche sur le voriconazole en matière de tolérance. La fréquence des effets secondaires chez les patients traités pour aspergillose atteint 42 % dans le groupe isavuconazole, 60 % dans le groupe voriconazole. Cette supériorité s’exprime notamment sur une meilleure tolérance observée sur le foie et la peau. Enfin, une pharmacocinétique précise, une posologie simple une fois par jour, devrait à terme imposer l’isavuconazole comme le « meilleur de sa classe » selon le Dr Johan Maertens (Louvain, Belgique).
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