EUROPEAN SOCIETY OF CARDIOLOGY Stockholm, 3-7 septembre 2005

Un nouvel antiaryhmique de classe III

Publié le 22/09/2005
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La dronédarone

LA FIBRILLATION auriculaire est la plus fréquente des arythmies, elle affecte de 2 à 4 % des personnes de plus de 60 ans et sa prévalence augmente très nettement avec l'âge. Elle entraîne un risque élevé de décès et notamment de décès d'origine cardio-vasculaire (accident vasculaire cérébral, mort subite) même après contrôle des autres facteurs de risque et des pathologies sous-jacentes. Le traitement de la fibrillation auriculaire a plusieurs objectifs : ralentir la fréquence cardiaque, restaurer et maintenir un rythme sinusal normal, éviter les complications thromboemboliques, traiter les affections sous-jacentes.
Le rétablissement du rythme sinusal reste un défi thérapeutique chez de nombreux patients. Les antiarythmiques les plus couramment utilisés ont, soit une efficacité limitée, soit des effets indésirables, a souligné le Pr Stefan Hans Hohnloser (Frankfort).
La dronédarone est un antiarythmique de classe III, actuellement en cours de développement. Ce nouvel inhibiteur des canaux ioniques est un dérivé non iodé structurellement proche de l'amiodarone avec un profil électrophysiologique similaire.
Deux études internationales multicentriques identiques de phase III, Euridis et Adonis, ont été menées pour évaluer l'effet de la dronédarone sur le maintien du rythme sinusal après cardioversion pour fibrillation auriculaire. Les critères d'inclusion dans les études étaient : l'âge (2 ans et plus), la survenue d'au moins un épisode de fibrillation auriculaire ou de flutter auriculaire documenté durant les trois mois précédents, un rythme sinusal normal une heure au moins avant la randomisation. Au total, 1 237 patients ont été randomisés pour recevoir, soit la dronédarone (400 mg par jour), soit un placebo. Les données recueillies au terme d'un an de suivi montrent que le traitement actif s'est accompagné d'une baisse significative des récidives de fibrillation auriculaire ou de flutter auriculaire.
Dans l'étude Euridis, les délais moyens de récidives, analysés en intention de traiter, étaient de 41 jours dans le groupe placebo et de 96 jours dans le groupe dronédarone (p = 0,014). Dans l'étude Adonis, ils étaient, respectivement de 59 et 158 jours (p = 0,017). Pour les deux études combinées, les délais de récidive étaient 53 et 116 jours, respectivement pour le placebo et la dronédarone(p = 0,00007)
Comparée au placebo, la dronédarone réduit le risque de récidive d'une fibrillation auriculaire ou d'un flutter auriculaire de 26,6 % dans Euridis et de 27,5 % dans Adonis. La proportion de patients sans aucune récidive à un an atteignait 62,3 % dans le groupe dronédarone.
Lors de la première récidive de fibrillation auriculaire, la fréquence cardiaque était significativement plus basse chez les patients traités par dronédarone que chez les patients sous placebo.
L'incidence des effets indésirables a été similaire dans les deux groupes de traitement, aucune torsade de pointe n'a été signalée dans le groupe dronédarone.
Comparée au placebo, la dronédarone permet de maintenir un rythme sinusal normal chez les patients ayant une fibrillation auriculaire ou un flutter auriculaire et réduit la fréquence cardiaque en cas de récidive.

Symposium organisé par Sanofi-Aventis présidé par les Pr J.-M Davy (France) et E. N Prystowsky (Etats-Unis).




> Dr M. F.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7807