COMPLICATION la plus fréquente d'un zona aigu, les douleurs postzostériennes (DPZ) sont des douleurs neuropathiques persistant trois mois et plus après le début de l'éruption cutanée (au-delà de la guérison clinique des lésions cutanées). Leur incidence, comprise entre 1,3 et 2,1 pour 1 000 habitants par an en Europe, atteint de 7,2 à 11 pour 1 000 au-delà de 60 ans. Pour nombre de ces personnes âgées, ces DPZ sont sévères et invalidantes et souvent associées à des comorbidités physiques (fatigue chronique, anorexie, perte de poids, inactivité physique) et psychiques (troubles du sommeil, dépression, troubles anxieux, troubles de concentration, voire dépendance médicamenteuse), pouvant même conduire au suicide. Les principaux facteurs de risque sont l'âge, les traitements du cancer, le VIH, la corticothérapie… «Le virus du zona, qui correspond à une réactivation du virus de la varicelle, détruit les neurones et se remultiplie, gagnant tout au long de l'axone et provoquant des lésions inflammatoires sur le trajet nerveux. Il est localisé le plus souvent sur le thorax (50% des cas), dans la zone lombaire, cervicale ou ophtalmique (environ 10% pour chacune de ces localisations)», explique le Dr Gérard Cunin (centre de la douleur, hôpital Lariboisière), président du Collège national des médecins de la douleur (CNMD).
Une douleur chronique très invalidante.
La nature neuropathique d'un syndrome douloureux est évoquée devant l'association de symptômes dits positifs (douleurs), spontanés ou provoqués, et négatifs (déficits sensitifs), localisés dans le même territoire que la douleur. Le diagnostic est fondé sur l'interrogatoire et l'examen clinique. Un outil d'aide au diagnostic, appelé DN4, a été mis au point par un groupe d'experts français en 2005. Ce questionnaire de 10 items permet, pour un score de 4/10, de suspecter fortement la composante neuropathique d'une douleur.
Les DPZ sont caractérisées par des douleurs spontanées continues, décrites le plus souvent comme une brûlure, sur lesquelles viennent se greffer des douleurs paroxystiques spontanées à type de décharges électriques plus ou moins intenses, et des douleurs provoquées par le frôlement (allodynie) pouvant rendre les activités quotidiennes (prendre un bain, s'habiller) extrêmement difficiles, voire insoutenables dans près de 90 % des cas.
«Les principaux traitements des douleurs postzostériennes sont les antiépileptiques et les antidépresseurs tricycliques, la capsaïcine (une pommade au piment qui détruit les nocicepteurs mais dont l'application provoque une sensation de brûlure), l'électroneurostimulation transcutanée, la neurostimulation du système nerveux central et la psychothérapie. Utilisés lors de la phase aiguë de la douleur, les antalgiques (y compris les opiacés) sont peu efficaces lors de la phase chronique», précise le Dr Gérard Cunin.
Versatis, traitement de première intention.
La DPZ touchant surtout des patients âgés, fragiles et polymédicamentés, les Laboratoires Grünenthal ont développé Versatis (spécialité découverte par Teikoku), proposant une nouvelle approche thérapeutique locale. C'est la première compresse adhésive imprégnée de lidocaïne (emplâtre) à être indiquée dans le traitement symptomatique des douleurs neuropathiques post-zostériennes. Son originalité tient dans sa forme galénique innovante constituée d'un hydrogel avec une base adhésive imprégnée de lidocaïne à 5 %, d'un support non tissé et d'un film protecteur. Il agit sur la composante allodynique de la douleur, procurant un soulagement local, rapide et durable. A côté de l'effet pharmacologique de la lidocaïne, le pansement d'hydrogel produit un effet protecteur de la peau, ainsi qu'une sensation de rafraîchissement immédiat. Les études cliniques ont démontré son efficacité sur l'intensité douloureuse, le soulagement de la douleur et la sévérité de l'allodynie dès la première application. Après plusieurs applications, la majorité des patients ressentent, au cours de la première semaine, un soulagement qui s'amplifie jusqu'à la quatrième semaine suivant le début du traitement. Ils n'ont pas développé de phénomène d'échappement au bout d'un an de traitement. La tolérance du produit est bonne, à l'exception de quelques rares cas d'allergie.
Traitement de première intention, Versatis pourra être utilisé, si nécessaire, en complément d'autres traitements agissant sur la douleur de fond. Disponible depuis février 2007 dans le cadre d'une ATU de cohorte, il a obtenu son AMM fin 2007. Il sera bientôt commercialisé en ville en boîtes de 5 et de 20 compresses.
D'après un entretien avec le Dr Gérard Cunin (centre de la douleur, hôpital Lariboisière), président du Collège national des médecins de la douleur (CNMD).
Session : « Douleur : Versatis, le nouveau topique dans le traitement des douleurs postzona », parrainée par les Laboratoires Grünenthal.
Mercredi 19 mars 2008. 14 h 00 -15 h 30. Code : B13.
Pour s'inscrire : www.lemedec.com ou secretariat@lemedec.com.
Renseignements : 02.38.90.80.06.
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