ON SAIT QUE l’élastine et le facteur de croissance des kératinocytes (KGF ou keratinocyte growth factor) améliorent la cicatrisation mais ils nécessitent l’application locale de quantités importantes de protéines coûteuses.
L’élastine active un ensemble de réponses cellulaires lors de la cicatrisation : chimiotaxie, adhésion cellulaire, prolifération et différenciation.
Quant au KGF, il est peu abondant dans la peau normale mais s’exprime fortement dans les fibroblastes lors d’une lésion. Il induit la prolifération et la migration des kératinocytes et protège contre les radicaux libres.
Enfin, on sait qu’on peut adsorber les protéines dans des gels de fibrine. Ceux-ci présentent deux avantages : d’une part, ils protègent les protéines de la dégradation ; d’autre part, ils les relarguent progressivement, ce qui épargne des applications répétées et consomme donc peu de protéines.
L’idée de Piyush Koria et coll. a donc été de combiner les avantages de ces différents produits pour proposer un médicament efficace de régénération de la peau. Grâce au génie génétique, ils ont fusionné les deux protéines en une seule et ils l’ont fait exprimer dans Escherichia coli. Ces méthodes bien connues de l’ingénierie génétique leur ont permis de purifier facilement la protéine de fusion en quantité suffisante pour les tests. De plus, ils ont conçu cette protéine de façon à ce qu’elle s’assemble spontanément en nanoparticules, ce qui facilite sa manipulation et son intégration contrôlée dans un gel de fibrine.
Appliquée sur des lésions chroniques chez la souris génétiquement diabétique Leprdb (dépourvue de récepteur de la leptine), une seule dose de cette préparation a accéléré d’un facteur 2 à 3 la régénération de l’épithélium et la granulation de la peau.
De tels traitements permettraient un traitement plus rapide et moins coûteux des plaies chroniques.
« Proc Natl Acad Sci USA », doi : 10.1073/pnas.1009881108.
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