«LE DIAGNOSTIC de la maladie AHNAC a des conséquences pratiques pour les patients qui en sont atteints: en raison de la fragilité vasculaire, ils doivent éviter les chocs, les activités sportives violentes et, dans la mesure du possible, les traitements anticoagulants, expliquent les chercheurs. Des traitements spécifiques visant à favoriserl'insertion de la protéine malade dans les membranes basales sont à l'étude.»
Les cellules de l'organisme reposent sur des membranes basales formées de collagène (protéines de soutien). Un des constituants essentiels est le collagène de type IV, qui forme des réseaux en triple hélice. C'est en réalisant des recherches des mutations portant sur des gènes du collagène que les scientifiques sont parvenus à la description de l'AHNAC.
Différentes maladies familiales étaient déjà connues pour être dues à des mutations du collagène IV : le syndrome d'Alport (qui est responsable d'insuffisance rénale nécessitant le recours à la dialyse et à la transplantation) et l'hématurie familiale bénigne.
Plus récemment, des mutations du collagène IV ont été mises en cause dans des porencéphalies. Un ou plusieurs des gènes COL4A3, COL4A4 et COL4A5 ont été impliqués dans ces maladies héréditaires.
L'étude de trois familles.
«Les réseaux du collagèneIV sont très largement exprimés dans le corps humain, ce qui suggère que des mutations du collagèneIV puissent conduire à un phénotype de maladie systémique», ont soupçonné P. Ronco et coll., qui ont poussé les investigations chez trois familles porteuses de l'ensemble de troubles héréditaires de l'AHNAC. La néphropathie consiste en une hématurie persistante avec des grands kystes bilatéraux ; l'angiopathie affecte aussi bien les petits vaisseaux que les grosses artères, et elle est à l'origine d'une leucoencéphalopathie, d'anomalies des vaisseaux rétiniens (artérioles tortueuses) et d'anévrismes intracrâniens.
Des échantillons cutanés ont été prélevés chez les membres atteints pour réaliser un typage des gènes COL4 de l'ADN des fibroblastes.
Des mutations ont été trouvées sur COL4A1. Trois mutations qui portent sur les exons 24 et 25, et, affectant les résidus glycine, interrompent les répétitions des séquences d'acides aminés qui comprennent de la glycine.
«Un diagnostic de syndrome AHNAC pourrait être évoqué chez des familles où l'on observe des hématuries inexpliquées autosomales dominantes, des maladies kystiques rénales, des anévrismes intracrâniens et des crampes musculaires. En effectuant un fond d'oeil et une recherche de mutations sur COL4A1.»
* Unité Inserm/université Pierre-et-Marie-Curie 702 « Remodelage et réparation du tissu rénal ». Etude publiée dans le « New England Journal of Medicine » daté du 27 décembre 2007.
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