DE NOTRE CORRESPONDANTE
BATIMENT mariant la pierre, le verre, l'aluminium et le marbre, fresque aux couleurs vives du hall d'accueil ; onze salles d'accouchement déguisées en chambres d'hôtel (la parturiente s'y installe dès son admission à la clinique et l'appareillage est caché dans la tête de lit jusqu'au moment où il est nécessaire) ; galerie des accompagnants en périphérie des salles de naissance ; chambres suffisamment vastes pour y loger parfois deux lits et un canapé d'appoint pour les chambres individuelles ; salles de jeu jouxtant les salons pour visiteurs ; dispositif vidéo permettant aux mamans de voir leur bébé, même lorsqu'il est dans une autre pièce : l'architecture et les aménagements de la nouvelle maternité permettent de concilier convivialité et sécurité.
Les activités de gynécologie-obstétrique et de pédiatrie de l'hôpital Saint-Joseph de Marseille sont réunies autour d'un plateau technique rénové.
Six niveaux.
Le déménagement des couveuses de prématurés du bâtiment principal au nouvel édifice éloigné de quelques centaines de mètres n'a pas été aussi spectaculaire que le récent déménagement de couveuses entre les hôpitaux de la Timone et de la Conception, qui avait entraîné la suspension de la circulation dans un quartier de Marseille pour cause de noria d'ambulances ; mais il a tout de même été l'objet d'une communication de grande ampleur.
Ces 13 000 m2 répartis sur six niveaux proposent 137 lits, dont 57 lits de pédiatrie néonatale et 12 de surveillance, 4 chambres « koala » hébergeant ensemble maman et bébé prématuré, 1 unité de soins intensifs de nourrissons, 2 salles d'opération. Cent soixante médecins et soignants y exercent. Plus de 3 500 naissances et 20 000 entrées en urgences pédiatriques y sont attendues.
L'inauguration de ce pôle constitue le dernier et le plus important volet (34 millions d'euros) du plan décennal de rénovation de l'hôpital Saint-Joseph. A l'origine établissement caritatif catholique fondé il y a quatre-vingts ans par l'abbé Fouque, puis établissement participant au service public hospitalier, il est devenu le premier établissement privé de France avec 690 lits, 26 000 entrées annuelles, 47 places et 13 000 journées d'hospitalisation de jour, employant 52 médecins résidents auxquels s'ajoutent 54 médecins libéraux plein temps et 215 temps partiel, 1 150 infirmiers et personnels soignants.
Le nouveau pôle mère-enfant et un projet de reprise de l'activité de la clinique de la Croix-Rouge de Marseille (encadré) devrait encore renforcer son image de « petit CHU ». Aimé des Marseillais, cet établissement est également apprécié par les médecins de ville, d'autant plus qu'une importante politique d'ouverture à leur égard est menée depuis de nombreuses années. Les spécialistes libéraux qui y exercent organisent régulièrement des rencontres avec leurs confrères et une FMC de haut niveau se tient dans les locaux de Saint-Joseph.
Vers la fermeture de la Croix-Rouge
Créé en 1917 pour soigner les blessés de guerre, l'hôpital de la Croix-Rouge de Marseille (92 lits, une cinquantaine de médecins, 140 salariés) devrait fermer ses portes dans le cadre du recentrage des activités de la Croix-Rouge sur l'humanitaire. Ses activités chirurgicales, pourtant en augmentation de 20 % ces dernières années et son unité de soins intensifs, en augmentation de 13 %, seraient transférées à l'hôpital Saint-Joseph, et ses locaux transformés en école de formation d'infirmiers, aides-soignants et auxiliaires de vie. « La Croix-Rouge n'a pas vocation à s'installer dans un système concurrentiel, sachant que des hôpitaux, Saint-Joseph notamment, ont déjà la même activité dans un périmètre très proche », argumente le Pr Jean-François Mattei, président de la Croix-Rouge. De leur côté, personnels et habitants de ce quartier populaire font valoir l'important rôle de proximité tenu par cet établissement.
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