Un amendement au projet de loi de modernisation sociale (incluant notamment la réforme des études médicales) prévoit que le gouvernement « veillera à définir et à préciser le contenu des spécialités médicales de médecine d'urgence et de gériatrie ». Il a été adopté par la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, avant l'examen du projet de loi, en deuxième lecture, par les députés, début décembre. L'amendement reste vague en l'état, mais, selon les deux députés socialistes qui l'ont présenté, les Dr Catherine Génisson et Philippe Nauche (rapporteur du projet de loi), il faudrait créer deux nouvelles filières, ou diplômes d'études spécialisés, au sein de l'internat. A l'heure actuelle, la médecine d'urgence n'est pas une spécialité reconnue comme telle et les urgentistes sont soit des anesthésistes réanimateurs, soit - dans leur grande majorité - des généralistes titulaires d'une simple capacité à l'aide médicale urgente (CAMU).
L'Association des médecins urgentistes hospitaliers de France (AMUHF) se réjouit de ce nouveau pas vers la création de la spécialité de médecine d'urgence. Elle se félicite de ce que la France rejoigne les rangs de pays où la spécialité existe déjà (l'Angleterre, la Belgique ou la Suède), à la veille de la réunion en Avignon jeudi, vendredi et samedi, de ses secondes « Journées européennes de médecine d'urgence ».
Au cours de ces « JEMU », l'AMUHF souhaite créer une fédération des médecins urgentistes européens, grâce à laquelle sera défendue, au niveau du Parlement européen, la reconnaissance du métier d'urgentiste, de ses programmes d'enseignement et de recherche.
Satisfaite de la progression du dossier de la spécialité, l'AMUHF, qui revendique près de 1 000 adhérents, est en revanche inquiète sur d'autres points. Dans la perspective du passage aux 35 heures des médecins de l'hôpital public, elle demande à signer le texte de l'accord national conclu le 22 octobre par le ministère et les représentants des praticiens hospitaliers (PH). Ce paraphe lui permettrait de participer aux négociations qui prépareront, dans chaque hôpital, la réorganisation du travail.
L'AMUHF regrette que la promesse faite pendant l'été par Bernard Kouchner de trouver des solutions pour accroître le nombre de lits permettant d'accueillir les malades après leur passage aux urgences soit restée lettre morte. « Mais où est le plan urgence du gouvernement ? », s'interroge le président de l'AMUHF, le Dr Patrick Pelloux.
Pour aider les urgentistes à trouver des lits où hospitaliser leurs malades, le syndicat propose quelques pistes. Il suggère, par exemple, l'arrêt automatique de l'activité programmée quand le taux d'occupation des lits d'aval dépasse les 75 % et demande le développement des « contrats d'objectifs et de moyens » passés dans chaque hôpital entre le service d'urgence et les services qui accueillent le plus ses malades.
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