MISE AU POINT par les Laboratoires Merck Sharp & Dohme-Chibret, la sitagliptine (Januvia) inaugure une nouvelle approche thérapeutique dans le diabète de type 2. Elle agit en effet en potentialisant le système des incrétines qui assurent un contrôle physiologique de la glycémie. Les incrétines sont représentées par deux hormones, GLP-1 (Glucagon Like Peptide-1) et GIP (Glucose-dependant Insulinotropic Peptide) qui, à la suite d'une prise alimentaire, sont sécrétées par l'intestin. Elles entraînent alors, d'une part, une amplification de la sécrétion d'insuline induite par le glucose, en agissant sur les cellules bêta du pancréas et, d'autre part, une inhibition de la sécrétion du glucagon par les cellules alpha. Il s'ensuit une augmentation de la captation du sucre par le muscle, une diminution de la production hépatique du glucose, une réduction du pic d'hyperglycémie postprandiale et de la glycémie à jeun. Du fait d'une dégradation rapide en composés inactifs par une enzyme clé, la dipeptidyl peptidase-4 ou DPP-4, l'action des incrétines est cependant très courte puisque leur demi-vie est naturellement de l'ordre de deux à trois minutes. Bloquer cette dégradation est ainsi apparu comme une stratégie possible pour maintenir l'action glucose-dépendante des incrétines et ainsi contribuer à diminuer de façon physiologique la glycémie. Ce d'autant que, chez le diabétique de type 2, l'effet des incrétines est moindre en raison d'une réduction de la sécrétion de GLP-1 et de la réponse au GIP.
Après le screening de plusieurs centaines de milliers de molécules, la sitagliptine, inhibiteur hautement sélectif de la DPP-4, s'est révélée être le candidat idéal pour concrétiser les nombreux atouts offerts par le prolongement de la demi-vie des incrétines : amélioration de la sécrétion insulinique physiologique, déclenchée uniquement par l'augmentation de la glycémie, et réduction de la production de glucagon. S'y ajoute un effet bénéfique possible sur les cellules bêta suggéré par une amélioration des marqueurs de la fonction cellulaire bêta pancréatique.
Une absence de prise de poids.
Dans une étude randomisée, menée en double aveugle chez 1 772 diabétiques de type 2 insuffisamment contrôlés par la metformine seule, avec un taux initial moyen d'HbA1c de 7,5 %, la diminution moyenne d'HbA1c à 52 semaines a été de 0,67 % et similaire dans le groupe traité par Januvia et metformine et celui recevant, en association à la metformine, un traitement comparateur par un sulfamide hypoglycémiant. Chez les patients ayant un taux d'HbA1c supérieur ou égal à 9 %, la baisse du taux d'HbA1c a été de 1,7 %. Fait notable, l'efficacité sur le contrôle glycémique s'est assortie d'une absence de prise de poids, la différence de poids observée entre les deux traitements étant, au terme de l'étude, de 2,6 kg (p < 0,001). De plus, les épisodes hypoglycémiques ont été six fois moins fréquents sous Januvia (p < 0,001).
Un comprimé par jour.
Administré par voie orale, à raison d'un comprimé par jour, sans interaction avec l'alimentation, abaissant la glycémie à jeun et postprandiale de façon significative et doté d'un bon profil de tolérance avec, en particulier, une incidence d'hypoglycémies comparable à celle constatée sous placebo et une absence de prise de poids, Januvia représente une avancée thérapeutique incontestable, à l'heure où deux patients adultes sur trois traités pour un diabète de type 2 n'atteignent pas les valeurs cibles de glycémie. C'est pourquoi, en septembre dernier, Januvia a reçu le prix Galien USA 2007 du meilleur médicament.
> Dr PATRICIA THELLIEZD'après une conférence de presse des Laboratoires MSD.
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