DES BIOLOGISTES islandais et américains (Struan Grant et coll.) annoncent l’identification d’un nouveau gène de susceptibilité pour le diabète de type 2, constitué par un variant d’un gène candidat méconnu jusqu’ici, TCF7L2, mais qui se trouve à l’intérieur d’une région que l’on savait être associée au diabète de type 2, la région 10q.
«Comparativement à des personnes ne présentant pas le trait génétique, les hétérozygotes et les homozygotes pour l’allèle (respectivement 38% et 7% de la population islandaise) ont un risque relatif de 1,45 et 2,41. Ce qui correspond à un risque attribuable au niveau de la population de 21%.»
Les chercheurs islandais se sont associés à des Américains pour réaliser le travail de linkage à partir des données de GenBank, la banque d’ADN recueillie auprès de la population d’Islande. Struan Grant et coll. avaient déjà identifié un lien entre le diabète de type 2 et plusieurs régions chromosomiques : 5q, 10q et 12q. Le linkage à la région 10q avait été confirmé chez des diabétiques au Mexique et aux Etats-Unis.
Les chercheurs publient maintenant une étude plus approfondie de la région 10q. Pour ce faire, «nous avons réalisé un génotypage des microsatellites marqueurs dans un intervalle de 10,5Mb dans la région 10q, chez 228 Islandais présentant un diabète de type2 et chez des individus contrôles». Les chercheurs ont ainsi découvert qu’un microsatellite, DG10S478, situé à l’intérieur de l’intron 3 du gène TCF7L2 (Transcription Factor 7-like 2, antérieurement appelé TCF4) est associé au diabète de type 2. L’association est montrée par ailleurs également dans la population danoise et aux Etats-Unis.
Quelques indices permettent de soutenir l’implication du gène TCF7L2 dans la genèse du diabète de type 2. Expérimentalement, les souris knock-out pour ce gène meurent dans les vingt-quatre heures après leur naissance et présentent un déficit en cellules souches épithéliales de l’intestin (le gène TCF7L2 a d’ailleurs été impliqué dans le cancer colo-rectal). «Des variants du gène pourraient influer sur la susceptibilité au diabète de type2 en modifiant le niveau de GLP-1 (Glucagon-Like Peptide 1) , hormone insulinotrope. GLP-1 est l’un des peptides codés par le gène du proglucagon, exprimé au niveau des cellules entérocrines. Et il est régulé par TCF7L2.»
GLP-1 exerce, conjoint avec l’insuline, un rôle essentiel sur l’homéostasie de la glycémie. Il existe actuellement des analogues de GLP-1 en développement clinique.
« Nature Genetics », publication avancée en ligne.
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