LA PHYSIOPATHOLOGIE de l'acné est mieux connue. Cette affection est aujourd'hui davantage considérée comme une maladie inflammatoire du follicule pilo-sébacé que comme une maladie infectieuse. Trois facteurs principaux interviennent en effet dans la maladie :
1) l'hyperséborrhée est essentiellement due à une hypersensibilité des récepteurs aux androgènes ou à une augmentation de leur nombre ; des études récentes ont démontré l'existence de récepteurs aux neuromédiateurs sur les glandes sébacées, ce qui pourrait rendre compte des poussées d'acné en période de stress ;
2) une anomalie de l'élimination des cornéocytes du follicule pilo-sébacé est à l'origine du micro-comédon ;
3) le canal folliculaire est colonisé par Propionibacterium acnes qui induit la libération de substances inflammatoires (lipases, cytokines-like, métalloprotéases). Les facteurs génétiques sont mal connus, même si la notion clinique de terrain familial possible est bien admise.
Troisième voie.
Les produits destinés au « soin » cutané peuvent être des médicaments ou des cosmétiques. Une troisième voie serait possible pour certains auteurs. A.-M. Kligman a ainsi défini le terme « cosméceutique » il y a plus de vingt ans. Il concerne les produits cosmétiques ayant une activité pharmaceutique documentée et un substratum dermatologique. Ces produits devraient associer un risque minime, caractéristique des cosmétiques et une efficacité démontrable par des paramètres mesurables adéquats (quantification lésionnelle, maniabilité, observance, tolérance, etc.). L'information des médecins et du public serait ainsi améliorée.
Les autorités sanitaires pourraient créer officiellement une « troisième voie », mais aussi exploiter les textes et pratiques actuellement en vigueur. Il conviendrait de s'interroger sur l'étendue de cette voie, qui pourrait constituer une spécificité française ou européenne, ou encore s'appliquer au plan mondial. Un consensus pourrait être organisé.
Phytosphingosine et vitamine PP.
C'est dans le cadre de la cosméceutique et avec cet esprit de rigueur et de preuve scientifique que les Laboratoires LED ont entrepris une étude destinée à évaluer l'activité d'un nouveau gel à base de phytosphingosine et de vitamine PP. Pour cela, une étude multicentrique randomisée à double insu contre excipients a été mise en place. Coordonnée par B. Dreno et O. Chosidow, cette étude, d'une durée de huit semaines et incluant 160 patients, évaluera l'activité du produit sur un critère principal, le comptage des lésions inflammatoires, et sur des critères secondaires prenant en compte la qualité de vie des patients.
<*L>D'après le symposium satellite LED organisé dans le cadre des journées dermatologiques de Paris et Animé par O. Chosidow, B. Dreno et J.-P. Marty.
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